Tablettes : un usage à risques pour les jeunes enfants
Lundi dans les colonnes du Monde, des experts de la petite enfance ont alerté sur le danger de confier des tablettes à de jeunes enfants.
Exposer de jeunes enfants à des écrans allumés est loin d’apparaître telle une recommandation à suivre. Et si, il y a dix ou vingt ans, les parents de tout-petits n’étaient pas du genre à leur glisser une manette de jeu entre les mains, ils semble aujourd’hui plus enclins à leur présenter des tablettes adaptées à leur âge.
Ce qui n’en ferait toutefois apparemment pas des périphériques inoffensifs pour ces enfants. Lundi, dans les colonnes du Monde, une alerte sur les risques d’une exposition précoce à ces écrans a ainsi été donnée par un collectif de professionnels de la petite enfance. Soit, comme nous le rapporte Le Figaro, deux enseignants, une psychologue, une orthophoniste, un pédopsychiatre et un pédiatre.
Usage précoce des tablettes : un collectif d’experts dénonce des troubles de l’attention
Dans une tribune, ces experts manifestent leur désapprobation partielle de l’avis émis en 2013 par l’Académie française des Sciences quant au rapport entre les enfants et les écrans. L’Académie voyait ainsi d’un relatif bon œil l’arrivée de “ces extraordinaires outils d’apprentissage et d’échange d’information”. Et le collectif de reprocher à ces écrans de provoquer des troubles de l’attention chez l’enfant en plus de donner accès à des “programmes prétendument ‘interactifs’, qui ne permettent pas l’échange propre à la communication humaine”.
Des repères possiblement perturbés
En évoquant de même le risque d’un décalage au niveau des repères que l’enfant est amené à développer : “Le ballon roule si je donne un coup de pied dedans. Cette expérimentation est impossible via l’écran et peut même être biaisée : le carré peut rouler, l’œuf tomber sans se casser…” D’après ces professionnels, l’usage immodéré des tablettes contribuerait à la progression des retards de langage chez les jeunes enfants. Et pour donner un peu plus de poids à leur mise en garde, les membres de ce collectif rappellent qu’en 2010, le fondateur d’Apple Steve Jobs avait déclaré que ses enfants disposaient d’un accès restreint aux nouvelles technologies. Il avait dans le même temps demandé à ce que des limites d’utilisation soient établies pour les enfants.