Tabac : l’OMS demande une classification des films
Dans une pure logique de prévention en direction de la jeunesse, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) demande aux gouvernements qu'une classification des films soit appliquée lorsque le tabac est trop présent.
Lundi, l’OMS a publié un rapport dans lequel elle préconise que les films dans lesquels de nombreuses scènes montrant des acteurs en train de fumer du tabac fassent l’objet d’une classification particulière. Le Dr Douglas Bettcher, en charge du département Prévention des maladies non transmissibles au sein de l’institution internationale, explique : “Alors que la publicité pour le tabac est de plus en plus strictement réglementée, le cinéma est l’un des derniers canaux par lesquels des millions d’adolescents sont exposés sans restriction à des images de consommation de tabac”.
Le tabac au cinéma, un mauvais exemple selon l’OMS
Pourquoi demander d’interdire aux moins de 18 ans de telles images ? Car pour l’OMS, qui a mené sa petite enquête, 44% des films produits en 2014 par Hollywood intégraient le tabac dans leurs scènes. Un taux qui atteint 36% quand les oeuvres sont réalisées à l’attention d’un public jeune. La conséquence ? Plus d’1 nouveau fumeur adolescent sur 3 aurait commencé pour suivre l’exemple des acteurs vus sur grand écran. Toujours en 2014, pas moins de 6 millions de jeunes citoyens des Etats-Unis seraient venus grossir les rangs des fumeurs.
Que recommande l’OMS aux gouvernements ?
Afin de contrer cette bien vilaine influence, la vénérable institution propose par exemple, si ce n’est l’interdiction pure et simple aux moins de 18 ans, la diffusion dans le générique d’un message. Dans celui-ci, les producteurs du film attesteraient que la présence de tabac dans l’oeuvre n’a fait l’objet d’aucune contrepartie financière ou autre. Avant le générique, et cela concerne aussi le web et la télé, un message sur les méfaits du tabac pourrait aussi être diffusé.
Enfin, il est demandé que l’apparition des marques d’industriels du tabac dans les films soit abandonnée. Mais cela pourrait-il suffire à ne pas encourager les jeunes à commencer la cigarette ? Les gouvernements ont-ils envie de se plier à de telles recommandations ?