Syrie : deux nouveaux acteurs prêts à entrer en lice
L'Arabie Saoudite a déclaré hier qu'elle était prête à envoyer des troupes lutter contre l'Etat Islamique en Syrie. La Russie pense par ailleurs que la Turquie prépare elle aussi une intervention au sol chez son voisin syrien.
La situation en Syrie pourrait devenir encore plus trouble et devenir une poudrière bien pire que ce qu’elle est actuellement. D’un côté l’Arabie Saoudite annonce être prête à envoyer des troupes lutter contre les djihadistes. De l’autre côté, la Russie affirme avoir des preuves que la Turquie, membre de l’OTAN, prépare une attaque en Syrie de grande envergure. Curieusement, l’Arabie Saoudite et la Turquie sont cependant régulièrement accusés d’aider les djihadistes et sont tous deux farouchement opposés au président syrien dont ils exigent le départ.
L’Arabie Saoudite souhaite rejoindre la coalition en Syrie
Régulièrement accusé de soutenir financièrement les groupes djihadistes en Syrie, notamment l’Etat Islamique et al-Quaeda, l’Arabie Saoudite a surpris la communauté internationale en déclarant par la voix de son porte-parole militaire Ahmed al-Assiri vouloir intervenir contre les djihadistes en Syrie.
Ce général de brigade, porte-parole de l’armée saoudienne, a ainsi déclaré à une chaine de télévision : “Le Royaume est prêt à participer à une opération au sol (contre les terroristes de l’Etat islamique) que la coalition peut lancer en Syrie” avant d’ajouter : “s‘il y a une volonté de la part de la coalition de lancer une opération terrestre, nous y contribuerons de façon positive“.
Selon la Russie, la Turquie prépare une intervention militaire
La journée d’hier a aussi été marquée par la déclaration du ministère russe de la défense qui est persuadé que la Turquie prépare une intervention militaire d’envergure en Syrie. Le communiqué du ministère précise : “Nous avons de sérieuses raisons de soupçonner une préparation intensive de la Turquie pour une intervention militaire sur le territoire d’un État souverain : la Syrie“. La surveillance russe a notamment détecté un nombre importants de signes d’une préparation militaire. Interrogé, le ministère turc de la défense a refusé de commenter la déclaration russe.
La Turquie est elle aussi très régulièrement accusée d’aider les groupes terroristes en leur fournissant de la logistique et des armes à travers de convois déguisés comme humanitaires. Ils sont aussi accusés de participer activement à la contrebande de pétrole mise en place par l’Etat Islamique. En conflit avec la Russie depuis qu’elle a abattu un avion russe il y a deux mois et n’hésitant pas à provoquer ouvertement l’ours russe, la Turquie pourrait créer une réelle poudrière en cas d’invasion terrestre en Syrie. Soutenue par l’Otan et se sentant libre de provoquer les russes, la Turquie pourrait jouer un jeu très dangereux d’alliances dans un pays qui est déjà un véritable bourbier.
L’intervention de ces deux acteurs est d’autant plus incompréhensible que l’armée syrienne, accompagnée des forces iraniennes et soutenue par les bombardements russes, remportent victoire sur victoire contre les djihadistes et après avoir coupé la principale route d’approvisionnement à Alep, leur capitale, sont sur le point d’assiéger les terroristes dans leur fief.