Soupçons de fraude fiscale des propriétaires de Auchan et d’autres groupes
La famille Mulliez, propriétaire de différentes enseignes de la grande distribution, a fait l'objet de perquisitions dans le cadre d'une enquête portant sur de la fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale.
Très discrète, la famille Mulliez dirige pourtant un véritable empire dans le domaine de la grande distribution. La famille est en effet propriétaire d’enseignes telles que Auchan, Leroy-Merlin, Kiabi, Decathlon, Boulanger, Jules, Flunch, Saint Maclou, Norauto et d’autres sociétés encore. La police a mené hier des perquisitions dans différentes propriétés appartenant à la richissime famille tant en France qu’au Luxembourg et en Belgique. La famille Mulliez est la quatrième plus grosse fortune de France, estimée à 23 milliards d’euros.
Une enquête ouverte depuis 8 mois
Depuis 8 mois, la Juridiction Inter-Régionale Spécialisée (JIRS) de Lille ainsi que l’Office Central de Lutte contre la Corruption et les Infractions Financières et Fiscales (OCLCIFF) mènent une enquête approfondie sur des soupçons de fraude fiscale et de blanchiment de fraude fiscale.
Ce sont nos confrères de “La Voix du Nord” qui ont révélé la vague de perquisitions menées hier matin dans les différentes propriétés de la famille. Cette enquête fait suite à une plainte. Selon une source judiciaire, la police a perquisitionné différents objets et surtout “énormément de documentations” mais n’a pas mené d’interpellations. L’étude de ces documents pourrait prendre des semaines.
Une plainte qui pourrait avoir pour source un différend familial
L’enquête a débuté lorsqu’un membre de la famille Mulliez a déposé une plainte à l’encontre d’autres membres de la famille. Pas certain pour autant que cette enquête débouche sur des condamnations. La famille Mulliez est en effet spécialisée dans l’optimisation fiscale.
Selon Bertrand Gobin, l’auteur de “La face cachée des Mulliez” et grand connaisseur des pratiques de la famille, le système mis en place d’optimisation fiscale est particulièrement opaque : “Entre la société civile et les entreprises du groupe, il y a une cascade de holdings intermédiaires basées en Belgique, aux Pays-Bas ou au Luxembourg, qui permettent notamment d’échapper à la taxation des plus-values sur les cessions de valeurs mobilières“.
Bien qu’elle permette à certains grands patrons de ne pas payer d’impôts, l’optimisation fiscale n’est pas illégale en France. Place désormais à l’étude des nombreux documents qui permettront de savoir s’il s’agit de fraude fiscale ou d’une obscure et complexe optimisation fiscale légale.