Le Soudan accusé par Amnesty d’attaques chimiques sur sa population au Darfour
Selon l'ONG, des centaines de civils auraient subi des attaques chimiques de la part des forces gouvernementales soudanaises. Ce que l'armée réfute.
Jeudi, Amnesty International accuse dans un rapport les forces gouvernementales soudanaises d’avoir délibérément soumis sa population à une trentaine d’attaques chimiques cette année dans la région du Darfour.
L’ONG estime qu’entre 200 et 500 personnes ont pu en mourir.
Des villages détruits, des morts et des enfants brûlés
Dans son communiqué, Amnesty affirme : “Entre 200 et 250 personnes ont pu mourir d’une exposition aux agents chimiques, pour la plupart des enfants”. Le rapport est nourri de témoignages de survivants, ainsi que de photos de villages détruits et d’enfants brûlés par les armes. Il “rassemble des preuves de l’utilisation répétée ces huit derniers mois de ce qui apparaît être des armes chimiques contre des civils, y compris de très jeunes enfants, par les forces soudanaises dans une des régions les plus isolées du Darfour”.
Et ce n’est pas tout, puisqu’elle charge encore l’armée soudanaise des accusations de “bombardements sur des civils”, de “meurtres illégaux d’hommes, de femmes et d’enfants”, ce qui pourrait être qualifié de “crimes de guerre” et de “crimes contre l’Humanité”.
Démenti de l’armée
De son côté, le porte-parole des forces gouvernementales, Ahmed Khalifa al-Shami, affirme que le rapport “est incorrect”. Selon lui, “la situation sur le terrain ne nécessite pas des bombardements intensifs dans la mesure où il n’y a plus de réelle présence des rebelles”. Et de fait, il indique que “nos troupes (…) ont reçu l’ordre clair de ne pas viser les rebelles s’ils se trouvent dans des villages ou secteurs habités par des civils”.
Depuis la fin de l’année dernière, les rebelles de l’Armée de libération du Soudan résistent à l’armée dans cette région du Djebel Marraqui, région que les forces gouvernementales souhaitent reprendre. Mais Ahmed Khalifa al-Shami affirme que “le gouvernement est engagé dans un processus politique pour régler le problème”, ce qui exclut selon lui des opérations militaires.