Sortie de Schengen : un budget de 10 milliards d’euros pour la France
Une étude rendue de France Stratégie estime qu'un abandon des accords de Schengen coûterait plusieurs milliards d'euros à la France, à long terme.
C’est France Stratégie, un cabinet d’experts auprès du premier Ministre, qui publie aujourd’hui les résultats d’une étude concernant le coût du rétablissement des contrôles aux frontières dans l’espace Schengen. A l’économie française, un tel abandon de ces accords signés en 1985 coûterait dans un premier temps 1 à 2 milliards d’euros, puis 10 milliards à plus long terme.
En effet, tourisme, transport ou travail frontalier seraient affectés par cette éventuelle sortie, prônée entre autres par le Front National.
Le coût pour la France de l’abandon de Schengen
A court terme donc, Vincent Aussilloux et Boris Le Hir de France Stratégie estiment que “les plus touchés par cette mesure sont les touristes de court séjour en provenance des pays voisins, les touristes non européens visitant plusieurs pays en Europe, les travailleurs frontaliers et enfin le trafic routier de marchandises”. Dans le détail, 50% de cette somme annuelle de 1 à 2 milliards d’euros s’explique par la chute de la venue de touristes dans notre pays, pour 38% des effets sur le travail frontalier, et à hauteur de 12% sur le transport de marchandises.
Concernant les travailleurs frontaliers, l’organisme estime que leur nombre pourrait baisser dans une fourchette de 5.000 à 10.000, ce qui se traduirait au niveau économique par un manque à gagner de 150 à 300 millions d’euros. Et à long terme ? “Le PIB serait dégradé de 0,50% en 2025 par rapport à la situation soit près de 13 milliards d’euros constants et le coût pour l’espace Schengen serait de 0,79 point de PIB au total, équivalant à une perte sèche de plus de 110 milliards d’euros”, décrivent les deux auteurs de l’étude.
Laurent Wauquiez, favorable à une sortie de Schengen
Ces dernières semaines, devant l’afflux de migrants, certains pays européens, dont le nôtre, ont ré-instauré des contrôles à leurs frontières. Pour Laurent Wauquiez (Les Républicains), cette étude n’est pas suffisante pour infléchir son avis sur la question, comme il l’a confié à Europe1 : “Je souhaite qu’on sorte de Schengen parce qu’aujourd’hui c’est une passoire (…) Vous ne croyez pas que les victimes du Bataclan, ça vaut ça ?”.
Outré, il a ajouté : “quand on est face à la question du terrorisme, la seule question pour moi est Qu’est-ce qui permet de marcher et de protéger nos enfants ?”.