Sibérie : un virus géant ressuscite après 30.000 ans dans le sol gelé
Un nouveau virus géant, le 4ème, a été découvert en Sibérie. Il a été réactivé alors qu'il était emprisonné depuis 30.000 ans dans le pergélisol.
Mollivirus sibericum. Ici, le nom scientifique latin est assez facilement déchiffrable. Il tire son nom du fait de sa structure molle, et bien entendu de la zone du monde dans laquelle il a été découvert, la Sibérie. Ce virus géant est le 4ème découvert dans le monde, toutefois il n’est pas semblable à ses prédécesseurs.
Le virus géant a recommencé à se multiplier
C’est dans l’extrême Nord-Est de la Sibérie que Mollivirus sibericum a été découvert par une équipe scientifique franco-russe. Il était prisonnier du pergélisol, c’est-à-dire dans le sol gelé en permanence. Dans cet échantillon prélevé donc, un virus prisonnier du froid depuis 30.000 ans et présentant pas moins de 500 gènes. Il apparaît sous la forme d’une coque allongée, et mesure 0,6 micron.
“Réveillé” en quelque sorte par les scientifiques, le virus a commencé à se multiplié, après avoir été mis en contact avec une amibe qu’il a parasitée. Mais au fait, pourquoi est-il considéré comme géant ? Tout simplement car il peut être observé avec un seul microscope optique. Pour Jean-Michel Claverie, l’un des instigateurs de cette étude, preuve est une nouvelle fois faite que les virus géants “ne sont pas rares et sont très diversifiés”.
Un risque de contamination à l’échelle mondiale ?
Certes, Mollivirus ne circulait pas à l’air libre, tout emprisonné qu’il était depuis 30.000 ans. Mais existe-t-il un risque de contamination humaine par ces virus ? A l’AFP, Mr Claverie indique que “Si l’on n’y prend pas garde et qu’on industrialise ces endroits sans prendre de précautions, on court le risque de réveiller un jour des virus comme celui de la variole qu’on pensait éradiqués”.
Outre l’industrialisation de ces zones, le réchauffement du climat joue également un grand rôle. “Le réchauffement climatique rend également des endroits (autrefois) inaccessibles complètement accessibles. Des couches qui n’ont pas été perturbées depuis des millions d’années vont revenir à la surface“, a précisé Jean-Michel Claverie au micro de France Info.