Sibérie : à 4 ans, une fillette marche 8 km dans le froid pour secourir sa grand-mère
La jeune héroïne a parcouru la taïga sur 8 kilomètres pendant 3 heures afin de chercher de l'aide.
Saglana Salcha vit avec ses grands-parents dans une ferme isolée de Sibérie orientale, près de la frontière mongole. Un matin du mois dernier, elle s’aperçoit que sa grand-mère ne bouge plus et la petite fille de 4 ans ne peut pas compter sur son grand-père, aveugle.
C’est alors qu’elle décide partir seule chercher du secours, alors que le village le plus proche n’est situé qu’à 20 kilomètres. Et le plus proche voisin vit quant à lui à 7 kilomètres.
Une région peuplée de loups
Ce matin, le jour n’est pas encore levé quand Saglana part seule, et que la température avoisine les -30 degrés. Elle longe la rivière gelée, dans une région connue pour être fréquentée par les loups. Trois heures plus tard, elle parvient à proximité d’une petite maison mais ne la repère pas. Ce sont ses occupants qui la rattrapent, et la petite fille leur indique alors : “Je crois que ma mamie est morte”.
A l’aide d’un téléphone satellitaire, ces lointains voisins préviennent les secours mais en vain, la grand-mère avait succombé à une crise cardiaque.
Une enquête ouverte
“Touva est rempli de loups. Elle aurait pu facilement, dans le noir, tomber sur une meute”, a précisé le chef de l’équipe de secours à un journal local. Finalement, seul un gros rhume l’a rattrapée. Elle a indiqué ne pas avoir eu peur, seulement “très faim”.
Little Red Riding Hood, aged 4, tells how she wasn't scared in wolf-infested forest, walking 8 km alone in minus 34Chttps://t.co/hnaZVCoKU9 pic.twitter.com/DRRkkW9jHs
— The Siberian Times (@siberian_times) March 13, 2017
Pour autant, ce n’est pas la fin de l’histoire. La justice a ouvert une enquête pour mise en danger de mineur. Les autorités indiquent que sa mère, éleveuse de chevaux un peu plus loin, “savait que ces personnes âgées n’étaient pas capables de garantir la sécurité de sa fille”. Plus généralement, c’est l’isolement des habitants de Touva qui déclenche des réactions en Russie. Parmi elles, celle d’une militante qui a confié au Guardian : “Aujourd’hui au 21e siècle, un enfant de 4 ans doit marcher parce qu’il n’y a aucun moyen de communication. C’est aberrant. Le crime n’a pas été commis par la mère de la petite fille mais par les autorités”.