Seine-et-Marne : un lycée renvoie une ado en robe longue, “un signe religieux”
En Seine-et-Marne, une jeune fille de 16 ans s'est vu interdite l'accès à son lycée en raison de la longueur de sa robe, ainsi considérée comme un "signe religieux".
Mardi, une jeune fille de 16 ans n’a pu pénétrer dans l’enceinte de son lycée de Seine-et-Marne car l’établissement l’en aura défendu. Motif : sa robe considérée trop longue. La veille, la proviseure du lycée lui avait d’ailleurs signifié que le port d’une telle tenue n’y était pas possible en raison du “signe ostentatoire religieux” qu’elle représentait.
Nos confrères de L’Obs, qui rappellent que “dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit”, signalent dans le même temps qu’un certain flou entoure cependant les robes longues.
Lycéenne refusée pour sa robe longue : “un signe religieux”
On nous précise que l’adolescente s’est convertie à l’islam il y a de cela un an, et qu’elle prenait soin de retirer son voile chaque matin avant d’entrer en cours. Après sa convocation dans le bureau de la proviseure, la lycéenne contacte sa mère, qui demande alors à rencontrer la représentante de l’établissement.
La proviseure va indiquer à cette maman que “porter des robes longues dans un établissement public et laïc n’est pas tolérable, c’est un signe religieux”. La mère de l’ado requiert alors de la responsable du lycée un document écrit certifiant le motif du renvoi. Et d’expliquer que la proviseure “a refusé et a insisté sur le fait que dorénavant, ma fille ne serait pas admise en robe longue.”
Pas d’exclusion pour l’Académie de Créteil
La famille de la jeune fille envisage de porter plainte, et sa mère d’ajouter que l’enquête du personnel éducatif sur la situation de sa fille s’était conclue sans risque constaté d’enbrigadement. Mercredi, l’Académie de Créteil a réagi à ces faits en affirmant qu’il ne peut être question ici d’exclusion de la lycéenne :
“Elle a été convoquée, cela n’a pas été d’une absolue sérénité, mais un dialogue a eu lieu avec la famille et qui va être poursuivi lundi et qui sera maintenu. L’intérêt c’est que cette jeune fille est qu’elle poursuive sa scolarité de façon normale. Une robe longue n’est pas un motif d’exclusion”. Pour le porte-parole du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France) Yasser Louati, “ce sont certes des cas isolés mais certains personnels de l’Éducation nationale n’en font qu’à leur tête”.