Sécurité routière : des adolescents plus “chauffards” en l’absence des parents ?
Une étude récemment publiée dans la revue "Social Cognitive and Affective Neuroscience" révèle que les ados prennent plus de risques au volant en l'absence de leurs parents.
Une enquête menée par des chercheurs de l’université de l’Illinois (États-Unis) semble aujourd’hui démontrer que les adolescents apparaissent plus prudents au volant en présence de leurs parents. Une constatation tenant de l’évidence mais que cette étude, ayant sollicité des jeunes de 14 ans, a permis de scientifiquement vérifier.
Ces ados étaient, pour certains d’entre eux, accompagnés de leur mère, quand d’autres se sont présentés seuls. Tous ont ensuite été placés devant un simulateur de conduite et invités à s’y essayer. Et c’est durant cette simulation que les chercheurs ont pu mesurer l’afflux sanguin observé dans le cerveau des adolescents.
Conduite automobile des ados : plus risquée et stimulante sans les parents
Il a été relevé une hausse notable de cet afflux sanguin dans le striatum ventral (le “centre de récompense” du cerveau d’après les informations de Pourquoi Docteur ?) lorsque les jeunes prenaient des risques en étant seuls au volant. Des risques se traduisant par exemple par le franchissement d’un feu orange, lequel doit normalement inciter à ralentir voire même à s’arrêter. Il s’avère que le striatum ventral est une zone particulièrement sensible à la notion de récompense pendant l’adolescence. La principale responsable de l’étude Eva Telzer indique ainsi que “ce pic de sensibilité est en partie impliqué dans la prise de risque des adolescents”.
Cortex préfrontal : pour un comportement plus sécurisant ?
À contrario, quand ces jeunes conduisent avec la présence d’un parent dans l’habitacle, ils ne ressentent aucun plaisir à prendre des risques : “il semble que prendre des risques est moins agréable en présence de la mère. La part des choix à risque des adolescents passe de 55 % à 45 % quand la mère observe. C’est un effet significatif”. Un comportement s’expliquant ici par l’activation dans le cerveau du cortex préfrontal, dont l’activité n’augmente qu’en présence des parents. Cette région intervient ainsi dans la régulation du comportement. Et Mme Telzer de conclure : “en fait, la présence du parent change la façon dont l’adolescence raisonne et réfléchit aux risques – et cela favorise un comportement sûr”.