Sclérose en plaques : sa progression bloquée par un anticorps
Une équipe européenne dirigée par l'Inserm vient de concevoir un anticorps à l'action notable, puisque bloquant l'évolution de la sclérose en plaques.
Ces derniers mois, la recherche sur la sclérose en plaques a progressé à grands pas. En juin dernier, nous rapportions un moyen de contenir la maladie, une chimiothérapie particulièrement lourde aux résultats avérés chez 23 patients très atteints. Au-delà de la complexité de la thérapie, il convenait d’appréhender cette dernière avec une prudence certaine en raison d’effets secondaires pouvant conduire jusqu’à la mort.
Une découverte a priori moins dangereuse et plus efficace vient de nous être rapportée par nos confrères de Pourquoi Docteur ?. Dans des résultats initialement publiés dans la revue Brain, on apprend ainsi qu’une équipe européenne dirigée par l’Inserm a conçu un anticorps capable de bloquer l’évolution de la sclérose en plaques.
Une étude européenne notable sur la sclérose en plaques
Fabian Docagne, chargé de recherche à l’Inserm au Centre Cyceron (Caen) et signataire de l’étude, rappelle le mode opératoire de la maladie : “Les lymphocytes circulant dans le sang s’attaquent au cerveau et la moelle épinière en détruisant les gaines de myéline qui entourent et protègent les neurones, ce qui va entraîner les désordres moteurs chez les patients”.
De précédents traitements avaient prouvé leur efficacité, au détriment d’un altération à risque du système immunitaire. Une observation ayant conduit les chercheurs à tenter de développer une molécule qui serait capable de bloquer les lymphocytes sans avoir à s’attaquer au système immunitaire.
Un anticorps testé avec succès sur des souris
L’anticorps finalement obtenu, le Glunomab, a été testé chez des souris présentant des troubles moteurs similaires à ceux provoqués par la sclérose en plaques. M. Docagne explique que “les animaux du groupe contrôle – qui ont reçu un anticorps différent – ont progressé jusqu’à une paralysie les empêchant de marcher, tandis que les souris traitées avec une injection de Glunomab étaient encore en mesure de marcher à la fin de l’expérience”.
Et d’ajouter que l’espoir est permis concernant une application de cet anticorps chez l’être humain : “L’anticorps que vous avons développé a montré une efficacité importante chez des souris et aucun effet secondaire n’a été observé. De ce fait, on espère qu’il deviendra un traitement chez l’homme”.