Nicolas Sarkozy : un retour en politique bien orchestré qui divise l’UMP
Alors que les plus fidèles de Nicolas Sarkozy réclament son retour à corps et à cris, l'éventualité divise par ailleurs son propre camp.
L’UMP est-elle en train de chanter sa propre version de “Je t’aime, moi non plus” ? Le parti d’opposition, empêtré dans les affaires, est divisé sur un éventuel retour de Nicolas Sarkozy. Il faut dire que depuis les surfacturations Bygmalion et la chute de Jean-François Copé, la place est faite pour l’envisager; d’autant plus que la présidence du parti se jouera à l’automne de cette année.
D’un côté, les plus fidèles lieutenants de l’ancien Président l’appellent de leurs vœux. Tenez, Brice Hortefeux par exemple : dans les colonnes du quotidien Le Monde hier, il “souhaite que Sarkozy soit candidat à la présidence de l’UMP (…) Le retour de Nicolas Sarkozy, qui était une possibilité, devient une nécessité”.
On a pu entendre le même son de cloche pour Nadine Morano, qui n’a elle non plus jamais lâché Nicolas Sarkozy : “Je pense qu’il n’a pas le choix. Il doit revenir”, déclare-t’elle sur iTélé ce matin. La voix de son maître ?
Même un ancien adversaire s’en mêle : pour l‘ancien Premier ministre Dominique de Villepin, il ne fait aucun doute que l’UMP “est en danger de dépérissement”. Selon lui, Sarkozy est parmi les “très rares” à “rassembler à droite”.
Le retour de Sarkozy : un parcours semé d’embûches au sein même de l’UMP
Toutes ces voix unanimes seraient-elles dictées par Nicolas Sarkozy lui-même ? Si rien ne permet de l’affirmer haut et fort, le Nouvel Observateur rapporte cependant une conversation qu’il aurait eue avec des collaborateurs après la démission de Copé : “Il va falloir que je m’y colle”. On lui demande alors : “Tu veux dire que tu vas prendre l’UMP ?”. Ce à quoi Nicolas Sarkozy aurait répondu : “Si je veux revenir, il faut que je reprenne le parti. Vous n’imaginez quand même pas que je vais laisser le parti se déliter comme ça. Bon, dans l’état où il est, ça ne m’amuse pas plus que ça, mais il le faut”.
Mais la voie ne semble pas si dégagée. Xavier Bertrand, maire de Saint-Quentin, affirme que “celles et ceux qui ont été impliqués dans la campagne présidentielle doivent rester à l’écart”. Et ironise sur Brice Hortefeux et son souhait de passer outre des primaires pour désigner le prochain patron de l’UMP.
Bernard Debré, député de Paris, y va encore moins par quatre chemins : Pour lui, l’UMP “n’a pas à se courber devant Nicolas Sarkozy”. Et quid d’Alain Juppé, haut dans les sondages d’opinion ? Se laisserait-il faire sans rendre aucun coup ?
Décidément, ce retour ressemble déjà à une course de fond avec obstacles.
“Je pense que @NicolasSarkozy n’a pas le choix. Il doit revenir. Nous avons besoin d’un vrai leader. C’est maintenant ou jamais ! ”
— Nadine Morano (@nadine__morano) 5 Juin 2014