Rumeurs de purge au sommet en Corée du Nord
A l'origine de ces rumeurs de purge dans l'un des pays les plus fermés au monde, l'absence, sur une liste de participants à des obsèques nationales, de l'un des plus fidèles bras droits de Kim Jong-un.
Dans un pays aussi opaque que la Corée du Nord, les rumeurs tiennent parfois lieu d’annonces officielles. Ici, tout est parti de la publication d’une liste officielle de personnes participant aux obsèques nationales de Marshal Ri Ul-sol, haut-gradé et vétéran de l’armée.
Ses obsèques doivent se tenir mercredi, mais un nom semble manquer à cette liste.
Un membre du comité permanent du bureau politique, absent
Ce nom, c’est celui de Choe Ryong-Hae, qui est considéré comme l’un des hommes les plus importants aux côtés du leader nord-coréen. Membre du comité permanent du bureau politique du parti unique, il a naturellement sa place lors des obsèques du vétéran décédé d’un cancer du poumon le 6 novembre. Mais son absence dans la liste est tout sauf due au hasard ou à une banale erreur administrative.
Mais qu’en disent les voisins sud-coréens ? A l’Institut Sejong de Séoul, un analyste rejette l’erreur : “Il est quasiment impossible que cela se produise (….) à moins qu’il n’ait été privé de ses fonctions principales”, nous apprend 20minutes. Cheong Seong-Chang poursuit : “Je soupçonne que Choe ait pu être impliqué dans une affaire grave comme un gros scandale de corruption ou de diffamation”.
Choe Ryong-Hae avait représenté Pyongyang à Pékin en septembre
Preuve, s’il en fallait une, de l’importance du dignitaire en question, il avait représenté la Corée du Nord à Pékin en 2013 à l’occasion d’un grand défilé militaire célébrant la victoire lors de la Seconde guerre mondiale. Mais il avait, en 2013, été personnellement chargé de transmettre un message au dirigeant chinois Xi Jinping.
Mais revenons en Corée du Sud, où le ministère de l’Unification a bien entendu aussi pris note de cette absence : “Nous la considérons certainement comme inhabituelle au vu des précédents”, a indiqué un porte-parole. Entre les lignes, ou carrément dessus, faut-il y voir le signe d’une nouvelle purge au plus haut sommet de l’Etat ?