Recongeler l’Arctique ? L’idée folle de scientifiques américains
Le pari est dingue, l'idée est simple mais sa mise en oeuvre est loin de l'être. Pourtant, un physicien et son équipe songent sérieusement à recongeler l'Arctique.
En novembre dernier, la température moyenne en Arctique affichait 20 degrés de plus qu’à l’habitude. Et en un peu moins de 40 ans, sa surface est passée à son plus bas niveau, soit un peu plus de 14 millions de km2.
Devant l’urgence de la situation, il ne semble y avoir qu’une idée à mettre en oeuvre, à savoir la diminution de l’émission de gaz à effet de serre. Mais c’était compter sans le phsysicien Steven Desh, de l’Université de l’Arizona, qui propose ni plus ni moins que recongeler l’Arctique.
Des pompes flottantes éoliennes par millions
Concrètement, pour produire la glace manquante, il conviendrait de parsemer l’Arctique d’une dizaine de millions de pompes flottantes alimentées par la force du vent. Elles collecteraient l’eau froide pour la projeter ensuite sur la banquise, afin qu’elle gèle immédiatement. Objectif : réhausser la calotte glacière d’un mètre en moyenne.
Seulement, si l’idée est belle, elle nécessiterait 10 millions de tonnes d’acier par an, un peu moins de la production totale française annuelle de l’année dernière.
Un projet à 500 milliards de dollars
Et ce n’est pas tout, puisqu’en considérant que la totalité de l’océan soit dotée de ces pompes, le coût total pendant 10 ans serait de 500 milliards de dollars. Mais pour le physicien, le jeu en vaut la chandelle : “Une banquise plus épaisse est une banquise qui dure plus longtemps. Cela signifierait que le risque de voir toute la mer de glace disparaître de l’Arctique en été serait réduit de façon significative”.
Mais une chercheuse du Centre américain de données sur la neige et la glace voit ce projet d’un oeil beaucoup plus sceptique. Interrogée par CNN, elle explique : “La chaleur en excès aux latitudes inférieures serait toujours transportée vers l’Arctique via la circulation atmosphérique et océanique et ceci contrerait les efforts visant à cultiver la glace dans l’Arctique”.