Réchauffement climatique : Fabius “inquiet” quant à l’application de l’accord de Paris
Le nouveau président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius émet aujourd'hui son "inquiétude" quant à l'application de l'accord de Paris sur le réchauffement climatique.
Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères et désormais président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius, il est on ne peut plus temps de matérialiser l’accord de Paris sur le climat signé il y a de cela maintenant presque neuf mois.
Dans une tribune paraissant en ce jour dans les colonnes du Monde, celui qui fut le président de cette conférence de décembre n’apparaît pas rassuré quant à l’après-accord : “À l’immense satisfaction d’avoir réussi, en décembre 2015, la conférence mondiale de Paris sur le climat succède aujourd’hui chez moi, comme chez beaucoup d’autres, une inquiétude“.
Fabius : des “difficultés majeures” après l’accord signé sur le climat
Cet accord, rappelons-le, engageait la communauté internationale à réduire le réchauffement climatique de la planète “bien en-deçà” de 2°c. Sauf qu’à l’heure actuelle, la mise en œuvre du traité ne semble toujours pas être effective. Parmi “les difficultés majeures” rencontrées, Laurent Fabius mentionne la non-ratification de l’accord par les cinq premiers émetteurs de Co₂ au monde. Soient la Chine, les États-Unis, l’Union européenne, l’Inde et la Russie.
“Il y faut au moins 55 Etats, représentant plus de 55 % des émissions de gaz à effet de serre; nous en sommes à moins de 2 % !”
Climat : “2016 battra 2015”
Alors que ce mois d’août s’est révélé particulièrement chaud en France, Laurent Fabius ne se veut pas optimiste sur la valeur des températures observées cette année : “La totalité des informations scientifiques recueillies sur les changements climatiques confirme en effet qu’il n’y a aucune bonne nouvelle spontanée à attendre. 2015 a battu tous les records; chaque mois qui passe est le plus chaud jamais enregistré et 2016 battra 2015.”
L’ex-député de Seine-Maritime appelle aujourd’hui à la création d’un pacte universel “pour le climat et plus largement pour l’environnement à travers un texte “à droit constant” reprenant, dans un traité à caractère obligatoire, les principes déjà reconnus qui font l’objet d’un consensus, en particulier la reconnaissance du droit à un environnement sain qui appartient à chaque personne. De ce droit découlera le droit des citoyens, et plus largement de la société civile, à demander des comptes aux Etats concernant le respect de l’environnement.”