Réchauffement climatique: et maintenant, quelles solutions ?
Environ 2.000 scientifiques du monde entier sont réunis depuis lundi au siège de l'Unesco à Paris pour trouver des solutions face au réchauffement climatique.
A cinq mois de la COP21, près de 2.000 experts, toutes disciplines confondues, se sont réunis à Paris afin de trouver des solutions pour contrer le réchauffement climatique. Ce sommet international qui durera jusqu’à vendredi prochain a pour but de mettre en place des pistes qui permettront d’agir vite contre ce fléau mondial.
“Le monde est à un carrefour critique“
Après avoir collecté les preuves du rôle de l’homme dans le réchauffement climatique, plus de 2.000 scientifiques se sont réunis au siège de l’Unesco à Paris pour partager leurs travaux et pour rappeler aux gouvernements que des solutions devront être rapidement mises en place. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’Onu, a profité de l’occasion pour déclarer dans un message lu en son absence que “Le monde est à un carrefour critique” et que “cette conférence ne pouvait pas mieux tomber“. Ban Ki-moon a également rappelé que le Giec, un groupe d’experts sur le climat de référence avait publié en 2014 la dernière synthèse de la recherche mondiale qui a démontré que “la température des surfaces terrestre et océanique a crû globalement de près de 1° C (depuis le début du XXe siècle), et que, dans certaines parties d’Afrique, d’Asie, d’Amérique du Nord et du Sud, la hausse va jusqu’à 2,5°C“.
Pour les experts du Giec, la destinée de notre planète est toute tracée et est très préoccupante, raison pour laquelle il est important que les gouvernements prennent rapidement des décisions : “Nous savons vers où va la planète, en fonction de nos choix aujourd’hui“, a insisté le physicien Thomas Stocker, membre du Giec. Selon ses analyses, à +2°C “le monde sera différent de celui que nous connaissons “, même si “une adaptation sera possible dans la plupart des régions du monde”. Cet expert a également souligné le fait que même si certaines régions pourront s’adapter à ces changements climatiques, ce ne sera pas le cas si les émissions ne sont pas rapidement réduites et si la température mondiale parvient à dépasser les +4 degrés.
Des solutions sont possibles
Afin de sauver notre planète, les scientifiques ont établi que le monde devra réduire de 40 à 70% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 et arriver à la “neutralité carbone” à la fin du siècle. Environ 40 pays ont déjà annoncé leurs objectifs pour 2025 ou 2030 afin d’arriver à cette réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Selon Chris Filed, membre du Giec et président du comité scientifique de la conférence à l’Unesco, “Il existe une large gamme de solutions basées sur des résultats scientifiques et qui sont économiquement soutenables“. Les États devront donc peu à peu se détourner des énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) et privilégier les énergies renouvelables ainsi que miser sur des modes de consommation et de production beaucoup plus économes. Une des priorités pour réduire le réchauffement climatique sera également de redonner de l’espace à nos forêts et de les protéger et ce, au niveau mondial.
Les gouvernements ne seront pas seuls face à ces changements qui affecteront de nombreux domaines, comme l’a expliqué Michel Jarraud, secrétaire général de l’organisation météorologique mondiale : “Les décideurs peuvent compter sur des informations scientifiques pour (nous) acheminer vers des solutions plus rationnelles”. Les scientifiques sont donc prêts à travailler main dans la main avec les gouvernements afin de limiter le réchauffement de la planète et de trouver des solutions qui nous permettront de nous adapter aux changements inéluctables. D’ailleurs, plus de 160 ateliers se pencheront sur ces questions durant cette conférence qui se prolongera jusqu’à vendredi.