Radars : des sanctions pas automatiques
Un rapport de l'Inspection générale de l'administration révèle notamment que les infractions relevées par les radars automatiques n'aboutissent pas obligatoirement à des sanctions.
Alors qu’il est attendu que des radars “double sens” fassent leur apparition le long des voies françaises à compter de lundi prochain, on apprend, via un rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA), que les infractions relevées à l’aide de ces appareils ne conduisent pas forcément à des sanctions.
Le document, que l’administration s’était vu remettre le 12 juin 2012 sans pour autant que son contenu ait été rendu public jusqu’à ce que le JDD s’en empare, révèle cette donnée pour le moins sensible. Les hauts fonctionnaires responsables de l’étude indiquent ainsi que “les retraits de points concernent 54% des infractions constatées. 46% des infractions sont donc restées sans conséquences sur la situation du permis de conduire.”
Sanctions des radars : plus d’une infraction sur deux concernée
On nous informe dans le détail que seulement 6 millions “de décisions de retrait de points ont été enregistrées dans le fichier national du permis de conduire” sur les 12 millions d’infractions enregistrées en 2010, que ce soit par les policiers, les gendarmes ou bien les radars automatiques (9,1 millions). Un constat que les auteurs de l’enquête semblent commenter avec un certain dépit : “ce taux de déperdition apparaît élevé”.
Des amendes quasiment toujours payées
Dans le même temps, il est souligné que les amendes sont payées dans 80% des cas. Dans leur étude, les auteurs pointent toutefois vraisemblablement le doigt sur l’absence de réaction notable face à la disproportion constatée des sanctions, et ce alors que le rapport de l’IGA avait été remis à l’administration voilà plus de trois ans. Une incompréhension qui amène cependant à comprendre un peu mieux la présentation, en début d’année par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, d’un “plan de lutte” visant à réduire les chiffres de la mortalité routière, en hausse de 3,7% en 2014. Un combat destiné à être mené “contre les contournements de la loi en matière de contrôle automatisé” et qui a notamment pour objectif une meilleure identification des contrevenants.