Rachat de Numero 23 : TF1, Canal+ et M6 dénoncent une « fraude »
Rachetée par Nextradio TV pour 88 millions d'euros, Numéro 23 s'est attirée les foudres de TF1, Canal+ et M6. Les PDG de ces chaines exhortent le CSA à agir.
C’est un fait assez rarissime que nous proposent Canal+, TF1 et M6. Ces trois grands groupes de télévision se sont regroupés afin de contester auprès du CSA, la vente de Numéro 23 pour 88,3 millions d’euros au groupe NextradioTV. Pour Nonce Paolini (TF1), Nicolas de Tavernost (M6) et Bertrand Méheut (Canal+) ce rachat n’est qu’une « fraude ».
Dans un courrier adressé au CSA que le site Challenges s’est procuré, les trois directeurs pointent du doigt, sans toutefois le nommer Pascal Houzelot, directeur de Numero 23: « Il nous semble que cette opération s’inscrit purement et simplement dans une approche de spéculation sur des fréquences qui relèvent du domaine public et font l’objet de contreparties que l’intéressé n’a jamais remplies »écrivent conjointement les trois PDG. Ces derniers exhortent le CSA à statuer sur cette situation qu’ils qualifient comme une « fraude caractérisée à la loi audiovisuelle ».
“Créer Numero 23 pour la revendre aussitôt”
Lancée en 2012, Numero 23 avait reçu 5 millions d’euros de fonds venant d’hommes d’affaires comme Bernard Arnault, ou encore Xaviel Niel. Également fondateur de la chaine Pink TV, il est accusé d’avoir créé la chaine pour la revendre au plus vite.
« Dès sa candidature, l’actionnaire principal de la chaîne numéro 23 a semblé souhaiter la revendre le plus rapidement possible », affirment TF1, Canal Plus et M6, « alors que le Conseil a proposé une clause de non-revente du service de cinq ans ». Ces derniers mettent également en lumière que les « services LCI, Paris Première et Planète+ » avaient été refusés pour le passage en chaine gratuite au motif de « la protection de Numéro 23. »
Nextradio TV réplique
Pour Alain Weil, patron de NextradioTV (BFM, RMC), la position de TF1, Canal+ et M6 vise surtout à refuser à Nextradio TV un peu d’expansion : “Je trouve choquant que le cartel de l’audiovisuel se constitue pour empêcher un nouvel entrant de se développer, comme cela a pu se faire dans le secteur de la radio. Si l’acquisition est menée à son terme, nous pèserons 4% du marché publicitaire télévisé: c’est très peu. Ce cartel escompte faire respecter des règles qu’il impose lui-même au secteur audiovisuel, en mettant le CSA sous pression. ”