Midi-Pyrénées : querelle de clocher autour d’un médecin
Deux villages se disputent une femme médecin, partie s'installer dans le second 7 semaines après son arrivée dans le premier. Vous suivez ?
On ne peut pas dire que les relations entre Castelnau-Rivière-basse (Hautes-Pyrénées) et Montesquiou (Gers) soient au beau fixe. La cause de cette rivalité ? L’installation d’une femme médecin, recrutée en Roumanie par le premier village, et partie s’installer dans le second au bout de quelques semaines.
Les déserts médicaaux à l’origine d’une brouille entre deux villages
Au départ, le maire et la pharmacienne de Castelnau-Rivière-Basse avaient, via un cabinet spécialisé, recruté le docteur Luminita Nechita en Roumanie. Et l’on se doute qu’en plein phénomène des déserts médicaux, le soulagement devait être fort. Une fois la femme médecin arrivée, tout se passe pour le mieux : logement à titre gracieux, exonération de bail et travail partiel à la maison de retraite viennent compléter l’aide à l’installation dans la commune.
Sauf que cette dernière, au bout de 6 semaines et estimant ne pas avoir assez de visites d’ordre médical, décide finalement de rejoindre le cabinet d’une compatriote installée depuis une vingtaine d’années à moins de 40 kilomètres, à Montesquiou.
Des “avantages fiscaux” promis par Montesqiou ?
S’ensuit alors une partie de ping pong via communiqués entre les deux communes : à Castelnau, on accuse Montesquiou d’avoir “fait miroiter des avantages fiscaux et autres” au Dr Nechita. A l’inverse, la commune du Gers riposte : “Conformément à la loi, les médecins sont libres de s’installer où bon leur semble (…) la mairie de Montesquiou avait proposé au Docteur Nechita de lui fournir un logement dans l’attente de son installation, ce que le Docteur Nechita s’est refusée à accepter ; par ailleurs la Mairie n’a fait aucune promesse d’avantages fiscaux subordonnée à l’installation du Docteur Nechita et nous nous étonnons de ces propos qui semblent n’avoir qu’un seul objectif : nuire à l’installation du Docteur Nechita”.
Une telle situation, qui semble loin d’être terminée, pourrait prêter à sourire si elle n’illustrait pas les problèmes inhérents au remplacement de médecins partant à la retraite.