Quand s’acquiert la notion du temps, et comment ?
Une étude de l'Inserm s'est penchée sur la notion du temps à l'échelle des enfants. A partir de quel moment ceux-ci commencent à l'acquérir, et comment ?
Seconde, minute, heure,… des unités de temps avec lesquelles nous sommes à l’aise, mais qui paraissent bien difficiles à appréhender pour nos enfants. L’Inserm s’est penché sur l’acquisition de la notion du temps, l’âge auquel elle apparait mais aussi comment elle intervient. Les résultats de cette étude sont parus dans la revue Journal of Experimental Child Psychology.
Le cadre de l’étude
Tout d’abord, posons les bases de l’étude : les chercheurs ont fait appel à 57 filles et 48 garçons âgés de 6 à 11 ans, et suivant l’école en région parisienne. Il leur a été soumis un questionnaire, lequel ils devaient par exemple “évaluer les durées séparant quatre stades de la vie d’une personne représentés en images : bébé puis enfant, adulte et enfin vieillard. Ils devaient aussi indiquer l’heure affichée par les aiguilles de cinq montres identiques dessinées sur une feuille de papier”. Ils ont dû aussi évaluer le temps qui les séparait de leur prochain anniversaire, ou la durée de leur entrevue avec les chercheurs.
Cette évaluation de leur connaissance du temps a été comparée à plusieurs tests visant à jauger leurs capacités à jongler avec les nombres. Georges Dellatolas, spécialiste en neuropsychologie de l’enfant, explique qu’il s’agissait ici de “déterminer le lien entre leur connaissance du temps et différentes compétences numériques”.
La notion du temps s’acquiert entre 6 et 8 ans
En conclusion, “le principal enseignement est que cette connaissance du temps s’acquiert principalement entre 6 et 8 ans, et est intimement liée aux compétences numériques de l’enfant”, peut-on lire sur le site de l’Inserm. On y apprend que 4 facteurs contribuent à hauteur de 75% à cette acquisition :
- une connaissance “académique” des nombres (lire les nombres, les calculer, les écrire),
- “faire correspondre un nombre à une distance” : en d’autres termes, placer ce nombre sur une échelle,
- la “mémoire de travail”, la mémoire à court terme,
- l’“estimation contextuelle” : l’enfant peut ici comparer la grandeur d’un nombre selon son contexte. Par exemple, 10 est important s’il s’agit d’un nombre d’enfants au sein d’une famille, mais sera petit si l’on évoque les feuilles d’un arbre.
Désormais, le but des chercheurs est de transposer ces tests à beaucoup plus d’enfants, et de les comparer par classes d’âge.