Le PSG empêché par la CNIL de choisir ses supporters
La CNIL et le Conseil d'Etat ont donné tort au PSG et à leur liste noire de supporters au "comportement non conforme aux valeurs du club".
En janvier dernier, le Paris Saint-Germain avait souhaité établir une liste de supporters qu’il souhaitait exclure pour “comportement non conforme aux valeurs du club”. Son directeur général Jean-Claude Blanc avait alors exprimé la volonté de pouvoir “choisir le public qu’il souhaite”.
Peine perdue, la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) a, dès le mois de janvier, répondu par la négative à cette requête, mais l’AFP ne l’a appris qu’hier. En février dernier, le club parisien avait annulé quelques dizaines de billets valables pour le match Monaco-PSG “pour des raisons impératives de sécurité”. Et avait fait de même, sans se justifier, pour la rencontre PSG-Bayer Leverkusen comptant pour la Champions League.
Liste noire du PSG : le Conseil d’Etat en accord avec la CNIL
Cela fait plusieurs années que les instances dirigeantes du Paris Saint-Germain œuvrent à donner à leurs tribunes des allures plus familiales, plus lisses et VIP. C’est donc au terme d’une procédure lancée en 2013 que la CNIL retoque la liste noire du club, comptant 2.000 personnes, et dont la section handball du club est aussi visée.
La CNIL détaille dans son délibéré les motifs valables pour dresser de telles listes : “l’existence d’un impayé, le non-respect des règles de billetterie (prêt, revente…), une activité commerciale dans l’enceinte sportive en violation des conditions générales de ventes, des paris dans l’enceinte sportive sur le match en cours”. Pour autant, la CNIL a autorisé le dressage d’une liste des fans interdits de stade.
Le club avait bien posé un référé devant le Conseil d’Etat. Peine perdue une fois de plus, puisque celui-ci l’a débouté le 9 mai. Comment ont réagi les supporters visés ? Leur avocat, Me Cyril Dubois, exprime leur satisfaction : “C’est une grande victoire pour les supporteurs du PSG que je représente. Il y a des règles à respecter, on est dans un État de droit. Ce n’est en aucun cas une société privée qui peut priver des supporteurs de la liberté de se rendre au stade”. Il précise que si jamais le PSG persistait dans cette voie, des sanctions pécuniaires pourraient voir le jour. Voire, un renvoi devant un tribunal correctionnel pour le club en tant que personne morale.