Prostitution : Le Sénat refuse encore la pénalisation des clients
La proposition de loi concernant une pénalisation de clients de prostituées, a une nouvelle fois été rejetée par le Sénat.
C’est un nouveau refus que vient d’essuyer la nouvelle proposition de loi. Voulant pénaliser d’une amende les clients de prostituées, cette proposition a été rejetée par trois fois par le Sénat. Dans la proposition, les amendes peuvent aller de 150€ à 750€ pour les clients de prostituées. Au total, 195 sénateurs auraient voté contre, et 133 pour.
Pour Michelle Meunier, sénatrice PS de Loire-Atlantique, le rejet de la proposition n’est pas une surprise : « Je reste profondément convaincue que la responsabilisation du client et l’abrogation du délit de racolage constituent deux mesures essentielles et indissociables pour que la personne prostituée cesse enfin d’être considérée comme une délinquante et pour que lui soit reconnu le statut de victime. Il s’agit également d’affirmer que – dans tous les cas – l’achat d’un acte sexuel est une violence faite aux femmes ».
Les prostituées sont des victimes de ces réseaux
Pour Michelle Meunier, cette proposition de loi a davantage pour but de renforcer la lutte contre les réseaux de prostitution. « Elle combat les réseaux de prostitution et les proxénètes. Il y a aussi un volet très important sur la protection des prostituées, qui sont dans la très grande majorité des cas victimes de ces réseaux. Pour elles, on crée un parcours de sortie de la prostitution, grâce à des mesures d’hébergement, d’accompagnement professionnel, etc.. ». Également vice-présidente de la délégation aux droits des femmes, Michelle Meunier porte cette proposition depuis 2014. La prochaine étape de cette proposition de loi sera l’Assemblée nationale qui aura donc le dernier mot en avril.
Il y aurait 37000 prostituées en France
Pour Maryvonne Blandin, (PS) «cet article est indispensable à l’équilibre et à la cohérence du texte de loi. Il réaffirme clairement la position abolitionniste de la France et permet d’affirmer concrètement que nul n’est en droit d’exploiter la précarité et la vulnérabilité ni de disposer du corps d’autrui pour lui imposer un acte sexuel par l’argent». Selon un récent rapport, il y aurait environ 37000 prostituées en France.