Procès Bettencourt : une remise présumée de cash entre De Maistre à Woerth au coeur des débats
Eric Woerth l'ancien trésorier de l'UMP est au coeur des auditions au tribunal de Bordeaux dans le cadre de l'affaire Bettencourt.
La France vit actuellement au rythme de procès très médiatiques en ce moment. Alors que se déroule à Lille le procès de l’affaire du Carlton de Lille, à Bordeaux, c’est celui de l’affaire Bettencourt qui se tient.
Les gestionnaires et l’entourage de l’héritière du patrimoine de L’Oréal sont poursuivis par la justice pour abus de faiblesse. Aujourd’hui Eric Woerth est au coeur des auditions.
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Après avoir scruté des dons et donations par centaines de millions d’euros sur plusieurs années, le procès Bettencourt s’est focalisé mardi sur quelques jours et 50.000 euros seulement : la somme que l’ex-ministre et député UMP Eric Woerth est accusé d’avoir reçue de l’ex-gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre.
“Il y a une chronologie étonnante, une proximité de dates avec des remises d’argent…“, a résumé le président du tribunal correctionnel de Bordeaux Denis Roucou, en interrogeant M. de Maistre, l’un des principaux prévenus pour abus de faiblesse, en soulignant la coïncidence de sorties de liquidités et de rendez-vous, entre les 17, 18 et 19 janvier 2007.
Affaire Bettencourt : une remise de liquide ?
“A partir de ces rapprochements de date, Mme (Claire) Thibout a construit quelque chose pour me nuire“, s’est défendu M. de Maistre, en référence à l’ex-comptable de Liliane Bettencourt, principale accusatrice de l’ex-gestionnaire de fortune et de M. Woerth. Elle assure que M. de Maistre lui aurait demandé 150.000 euros destinés à M. Woerth, alors trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy, et maintient avoir donné 50.000 euros en liquide à cette fin.
“C’est une pure invention depuis le début (…) Je n’ai jamais demandé cet argent à Mme Thibout, Mme Thibout ne me l’a jamais remis“, a martelé Patrice de Maistre, peu avant Claire Thibout, qui devait témoigner par visioconférence depuis le TGI de Paris, et M. Woerth, présent à l’audience.
L’avocate de M. de Maistre, Me Jacqueline Laffont, a pour sa part rappelé au tribunal que dans une maison où les règlements en liquide étaient la norme, par exemple pour les 13e mois des employés, un mouvement de “50.000 (euros) c’était chaque semaine, donc ce n’était pas un événement en soi chez les Bettencourt…”
Eric Woerth est poursuivi pour recel d’une somme que lui aurait remise M. de Maistre. Tout comme lui, il nie avoir reçu une quelconque somme en liquide lors du rendez-vous scruté par le tribunal, le 19 janvier. En revanche, il a déjà expliqué au tribunal avoir reçu des contributions, en toute légalité et transparence, de M. de Maistre et de Mme Bettencourt à sa campagne.
M. de Maistre, qui était membre du premier cercle de donateurs de l’UMP, a pour sa part réaffirmé mardi avoir contribué, légalement, aux campagnes de MM. Woerth et Sarkozy, en 2006 et 2007, et “peut-être 2008“.
Patrice de Maistre a rappelé qu’il avait porté plainte contre Claire Thibout pour faux témoignage. Elle a été mise en examen en novembre dernier pour faux témoignages et attestation mensongère, dans une procédure distincte, par un juge d’instruction parisien.
Dix hommes au total sont jugés à Bordeaux depuis deux semaines et jusqu’au 27 février pour abus de faiblesse, blanchiment ou recel, soupçonnés d’avoir profité de la vulnérabilité de la richissime héritière de L’Oréal. Aujourd’hui âgée de 92 ans et sous tutelle, elle est la grande absente du procès.