Prison de Fresnes : L’État attaqué pour la présence de rats et de cafards
L’Observatoire International des Prisons (OIP) a décidé d’assigner l’État en justice à cause des conditions de vie déplorables des détenus de la prison de Fresnes.
Ce n’est plus un secret, certaines prisons françaises rencontrent de gros problèmes d’hygiène, rendant les conditions de détention particulièrement pénibles pour les détenus.
L’Observatoire International des Prisons (OIP) a décidé d’assigner l’État devant le tribunal administratif de Melun à cause de la présence d’animaux nuisibles à la prison de Fresnes.
Cafards et puces à Fresnes
Selon les informations rapportées par France-Inter, depuis plusieurs mois, rats, cafards, punaises ou encore puces pullulent au centre pénitentiaire de Fresnes. L’OIP a décidé de mettre l’État devant ses responsabilités et dénonce « un état des lieux dangereux pour la santé, ainsi qu’une situation attentatoire à la dignité. »
Maître Schlaffman-Ampiro, avocate au barreau de Créteil qui se rend une fois par semaine à la prison de Fresnes, dresse un constat accablant sur les conditions d’hygiène de la prison : « À Fresnes, on trouve principalement des rats dans les cours de promenade et dans les coursives. Qui dit rats, dit déjection, ça fait beaucoup d’odeurs qui remontent, qui sont difficiles à supporter. […] Dans les cellules, ce sont les insectes, principalement des punaises de lit et des cafards. Un client m’a dit que son matelas était tellement infesté qu’il préférait dormir assis, la tête posée sur la table de la cellule, plutôt que dans son lit ».
Des détritus qui s’accumulent
Selon l’Agence Régionale de Santé (ARS), qui a relevé deux cas de leptospirose à Fresnes, cette situation serait en grande partie due à la prolifération des déchets à la prison. Les détenus jettent en effet des sacs poubelles par la fenêtre, arguant pour la plupart que les poubelles des cellules ne sont jamais récupérées. Devant l’empilement des déchets dans les cellules, ils se voient contraints de les jeter dehors.
L’OIP demande au tribunal de Melun des mesures d’urgence et une audience devrait se tenir dans les 48 heures à venir. En 2012, l’association avait obtenu du Conseil d’État une opération de dératisation et de désinsectisation à la prison des Baumettes, à Marseille.