Présidentielle : l’égalité du temps de parole des candidats remise en question
Les députés Bruno Le Roux et Jean-Jacques Urvoas ont déposé une proposition de loi prévoyant notamment de mettre un terme à l'égalité du temps de parole des candidats, et ce dans le cadre d'une élection présidentielle.
Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale et député de Saint-Denis, a déposé conjointement avec le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas une proposition de loi s’attaquant entre autres à l’égalité du temps de parole des candidats à une élection présidentielle.
Plus concrètement, et comme l’indiquent nos confrères du Figaro, il va s’agir, en ce mercredi après-midi, de discuter autour d’un texte visant à une “modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle”. Un projet renfermant plusieurs propositions, à commencer par un accès aux parrainages appelé à se complexifier.
Égalité du temps de parole : Le Roux et Urvoas souhaitent la remplacer par un “principe d’équité”
M. Urvoas explique ainsi que dans un soucis de mettre un terme aux “harcèlement des maires”, “les présentations – communément appelées ‘parrainages’ – devront désormais être transmises au Conseil constitutionnel par leur auteur, par voie postale.” Mais si cette mesure tend à pénaliser les “petits” candidats, ces derniers pourraient dans le même temps se retrouver au même niveau que les “gros”, avec cette proposition d’une “publicité intégrale de la liste des ‘parrains’ de chaque candidat à l’élection présidentielle”. Jusqu’ici, celle-ci n’était effective que dans une limite de 500 signatures, péniblement atteinte par les candidats les plus modestes. Est également souhaitée la suppression de l’égalité du temps de parole des candidats à l’élection présidentielle, au profit d’un “principe d’équité” basé sur “la représentativité de chaque candidat” et sa “contribution à l’animation du débat électoral”.
Le financement de la campagne présidentielle pourrait perdre six mois
La proposition de loi des députés prévoit aussi de “ramener d’un an à six mois la période pendant laquelle les candidats à l’élection présidentielle doivent faire figurer leurs recettes et leurs dépenses électorales dans leur compte de campagne”. Le projet cible enfin une fermeture des bureaux de vote à une horaire unique, 19h00. Interrogé sur le sujet, le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan s’en est insurgé ; “Au lendemain du choc des régionales, nous assistons à une opération socialiste visant à institutionnaliser le tripartisme. Ils veulent rééditer le scénario des régionales en 2017.” Le leader de Solidarité et progrès Jacques Cheminade a quant à lui regretté que l’on cherche à “empêcher l’oxygénation de la vie politique française. À l’heure où l’on a besoin de renouvellement, on décide de fermer le jeu de la démocratie. Avec cette proposition de loi, on prend un marteau-piqueur pour écraser un moustique.”