Prématurés en France : un taux de survie en forte augmentation
La prise en charge des petits prématurés français est en constante amélioration, selon une grande étude dévoilée par l'Inserm.
Fragiles, tous les bébés nés prématurés le sont. Mais cette fragilité et leur survie tendent à être mieux prises en charge depuis 15 ans, selon une vaste étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publiée mercredi.
Nommée Epipage 2, cette étude portait sur 7.000 naissances étudiées sur 25 régions entre mars et décembre 2011 et avait pour objectif de comparer les résultats obtenus par les précédentes observations en 1997.
Le taux de survie des prématurés a augmenté de façon significative
Les 7.000 naissances étudiées se sont vues classées en 3 catégories :
- groupe A pour les bébés nés avant la fin du 6ème mois de grossesse,
- groupe B correspondant à une naissance avant 7 mois,
- groupe C pour le début du 8ème mois.
Les taux de survie atteignent 60% pour le groupe A (dont 30% sans pathologie néonatale grave), 94% pour le groupe B (81% sans pathologie), et 99% pour le groupe C (97% sans séquelles graves).
Mais pas d’amélioration pour les très grands prématurés
Pierre-Yves Ancel, responsable de l’équipe à l’origine de l’étude, se réjouit de cette avancée : “Nous observons une importante augmentation du taux de survie chez les enfants d’Epipage 2. Comparée à 1997, la proportion des enfants ayant survécu sans morbidité sévère a augmenté de 14% pour les prématurés nés entre la 25e et la 29e semaine et de 6% pour les enfants nés entre 30 et 31 semaines”. Comment expliquer ces bons résultats ? Pierre-Yves Ancel y voit entre autres une meilleure organisation des soins, ainsi qu’une “diffusion plus large des médicaments”.
En revanche, pour les grands prématurés, aucune amélioration du taux de survie n’est constatée depuis 1997. Entre 22 et 25 semaines, le taux est de 0,7% et les survies sont généralement accompagnées de pathologies lourdes. D’après les chercheurs, ces mauvais chiffres “traduisent une grande incertitude sur le devenir de ces enfants et la prise en charge à proposer”.