Pourboires : l’avarice, une tendance très française
Une étude anglaise ciblée sur la restauration met en lumière l'avarice française en termes de pourboires. Elle s'explique par la crise et notre modèle social.
Pingres, les touristes Français ? En tout cas en matière de pourboires, la réponse est “oui” si l’on en croit cette étude britannique menée par la compagnie d’assurance Direct Line. 132 bars et restaurants à travers le monde ont été sondés afin de connaître les habitudes des touristes quant à leur générosité en dehors de la traditionnelle addition.
Pourboires : les Français, champions des radins
Les destinations ciblées par l’enquête à travers le monde sont naturellement parmi les plus appréciées des touristes, qu’il s’agisse de Las Vegas, Barcelone ou encore Paris. La conclusion semble ne souffrir d’aucune contestation : selon 30% des professionnels interrogés, nos concitoyens sont bien ceux qui laissent le moins de pourboires. Non loin derrière, arrivent les Anglais et les Italiens.
A l’inverse, Américains et Allemands sont ceux qui hésitent le moins à porter la main à la poche. Rappelons cependant qu’aux Etats-Unis, c’est une tradition bien ancrée dans les mentalités, puisque le service n’est pas compris dans l’addition. Le “tip”, comme on appelle le pourboire Outre-Atlantique, est une composante essentielle des revenus des serveurs.
Les raisons de cette absence de générosité française
Toujours d’après l’enquête de Direct Line, le montant du pourboire atteint en moyenne 11% de l’addition globale.
Au Figaro, la spécialiste de la consommation au Crédoc Pascale Hébel dessine les contours de cette pingrerie, qui tire son origine de deux raisons. “C’est en premier lieu la crise. Elle est plus forte en France qu’en Allemagne ou dans les pays nordiques”, explique-t-elle.
Mais notre modèle social entre aussi en ligne de compte : “En France, on considère que ceux qui apportent des services sont payés justement pour ce qu’ils font car on a un smic, ce qui n’est pas le cas partout. On est aussi habitués à acheter des produits industriels et on a culturellement du mal à payer le service en plus”. Il faut dire également que l’usage très majoritaire de la carte de crédit en France ne laisse guère de place à une ou deux pièces.