Plus de 10% des salades contiennent des pesticides interdits
L'association Générations Futures publie une étude dans laquelle on apprend que 16% des salades contiennent des pesticides dont l'usage est interdit, et qui s'avèrent très dangereux.
C’est le quotidien Le Parisien qui révèle mardi une étude menée par l’association Générations Futures. Avant de craquer sur une salade qui a l’air croquante comme jamais, et sur laquelle la rosée perle et invite à la fraîcheur, ne vous emballez pas. Elle fait peut-être partie des 16% de ses congénères qui contiennent des pesticides interdits et cancérigènes.
Ce taux relevé par l’ONG est tellement élevé qu’il en a même surpris les personnes à l’origine de l’étude. Explications.
Du DDT dans plus de 6% des salades
Depuis plus de 40 ans, le dichlorodiphényltrichloroéthane ou DDT, est interdit en France. Pourtant, Générations Futures en a bien retrouvé dans 6,45% des produits soumis à tests. Et ce n’est pas tout : parmi les 31 salades récupérées sur les étales de supermarchés de l’Oise et de la Somme, elle a trouvé d’autres produits dangereux, comme le cryptoconazole (femmes enceintes, fuyez-le), l’oxadiazon (notoirement cancérigène), l’imodaclopride (seulement dangereux pour les abeilles ?), ou encore le mandipropamide qui lui n’aime pas grand monde.
“Nous ne nous y attendions pas du tout. Avec près d’une salade sur cinq concernée, ce n’est pas du tout anecdotique”, a déclaré François Veillerette, le porte-parole de Générations Futures au Parisien.
Mais d’où viennent ces pesticides interdits ?
Toujours au quotidien, un producteur qui a souhaité rester anonyme confie : “Près de la frontière espagnole, le trafic est florissant. Des agriculteurs français se fournissent par exemple dans des magasins de Figueras, j’y vais moi-même. Certains camions viennent de loin et emportent des palettes entières. J’en ai vu venir des Pays de la Loire”. François Veillrette tient cependant à nuancer l’origine du problème, concernant le DDT. Selon lui, les traces retrouvées en laboratoires peuvent tout aussi bien provenir des sols, qui gardent encore les stigmates de l’usage intensif qui en a été fait jadis.
Mais alors, qu’en est-il pour notre santé ? Côté producteurs, on ne veut bien entendu tempérer ces résultats : “Les résidus de pesticides trouvés dans les échantillons que nous avons analysés sont au moins dix fois inférieurs aux limites maximales de résidus fixées par les autorités”, dit le porte-parole de Sauvons les fruits et légumes Bernard Géry, un collectif de maraîchers et d’arboriculteurs. Générations Futures, qui ne conteste pas ces chiffres, prévient tout de même de l’“effet cocktail”, à savoir “la combinaison de produits chimiques en démultiplie souvent leur toxicité”.