Pérou : l’armée pourra tirer sur les avions des narcotrafiquants
Suite à l'adoption par le Parlement d'un projet de loi sur la question, l'armée péruvienne pourra prochainement intercepter et tirer sur des avions utilisés dans le trafic de drogue.
Il faudra attendre quelques semaines avant que le projet de loi, voté jeudi par le Parlement du Pérou, ne puisse être appliqué. On sait cependant déjà qu’il autorisera l’armée du pays à “abattre les aéronefs contre lesquels existe une preuve ou un soupçon raisonnable de leur implication dans le narcotrafic”.
Plus précisément, il sera permis à l’armée de tirer sur des avions suspects dès lors que leur caractère hostile aura été certifié, ou si ces appareils ne répondent pas favorablement aux instructions émises par les avions intercepteurs de l’armée péruvienne. Cette stratégie de lutte contre le trafic de drogue, comme le rapporte l’AFP, devra cependant être promulguée par le président Ollanta Humala avant de pouvoir être effective. Cette action ne devrait toutefois pas intervenir au-delà de quinze jours.
Avions des narcotrafiquants : l’armée du Pérou reçoit le feu vert du Parlement pour agir
Luis Iberico, président du Parlement, a précisé l’objectif de cette nouvelle mesure : “Il s’agit que nos forces armées puissent, en accord avec les protocoles internationaux et dans des cas extrêmes, abattre des aéronefs, à l’image des avionnettes qui transportent de la drogue vers d’autres pays”.
Une mesure déjà appliquée dans les années 90
À noter que ce projet de loi n’est pas inédit au Pérou puisque dans les années 90, un dispositif semblable avait été mis en place avec le concours des États-Unis. Il sera suspendu une dizaine d’années plus tard, en 2001, après qu’un avion de chasse péruvien ait indirectement causé la mort de deux missionnaires américains en ayant abattu la mauvaise avionnette. Le député Carlos Tubino, auteur de ce nouveau projet de loi, affirme qu’entre 600 et 1.000 vols clandestins d’avionnettes de narcotrafiquants sont relevés chaque année, avec une origine bolivienne dans 90% des cas. Soulignons qu’en mai dernier, le Pérou s’est renforcé dans sa lutte contre le trafic de drogue avec l’installation d’un radar permettant la détection de vols illégaux dans un rayon de 450 km. Un appareil, nous dit-on, fabriqué aux États-Unis et mis en place à Puerto Maldonado, au sud-est du Pérou.