Peine symbolique pour le policier ayant violemment frappé un homme
Le policier qui avait violemment roué de coups un manifestant au sol vient d’être condamné à une peine symbolique de 2 mois de prison avec sursis sans inscription à son casier judiciaire.
Le policier qui avait violemment roué de coups un manifestant au sol vient d’être condamné à une peine symbolique de 2 mois de prison avec sursis sans inscription à son casier judiciaire.
Alors que les plaintes pour violence policière sont généralement classées sans suite, un policier caenais a été reconnu coupable de « violences volontaires par personne de l’autorité publique ». C’est grâce à une vidéo d’un journaliste du quotidien « Normandie Actu » que les preuves de la culpabilité du policier ont pu être apportées.
Condamné car la scène a été filmée
Les manifestations contre la loi Travail avait été particulièrement violentes dans certaines villes, tant de la part de certains manifestants que de la part de certains membres des forces de l’ordre. De nombreuses plaintes avaient été déposées contre les violences faites par les policiers. Dans le cas de Monji Essanaa, ce maître-nageur de 54 ans roué de coups par un policier durant une manifestation à Caen, c’est l’existence d’une vidéo qui a permis au plaignant de poursuivre le policier au tribunal.
C’est dans le cadre d’une comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité, aussi appelée « plaider coupable », que le commandant de police a été jugé. Le policier a admis avoir gratuitement violemment frappé à coup de matraque et de coup de pied le manifestant au sol. La vidéo (visible ci-dessous) présentant une preuve flagrante de la violence gratuite du policier le 26 mai dernier.
Une condamnation somme toute symbolique
Le policier, qui avait préféré plaider coupable pour éviter un procès public, a été condamné à une peine de prison de 2 mois avec sursis. Cette condamnation ne sera cependant pas inscrite au casier judiciaire du policier.
Me Claude Marand-Gombar, l’avocat de M. Essanaa a évoqué la frustration de son client face a ce verdict particulièrement clément envers le policier tout en reconnaissant : « Néanmoins, on est satisfait que la justice soit passée, même si on a été largement aidés par cette vidéo. C’est une peine symbolique, mais importante. Aujourd’hui peu d’affaires de violences policières arrivent devant le tribunal. Beaucoup sont classées ».
Le plaignant déçu de la peine prononcée
Monji Essanaa avait, du fait des blessures infligées par les coups, dû être arrêté pendant deux semaines et continue toujours de recevoir des soins. Le maître-nageur déplore par ailleurs n’avoir même pas reçu d’excuses de la part du policier violent et ne comprend toujours pas la violence et l’attitude de ce dernier ainsi que son apparente indifférence pendant le jugement. M Essanaa, amer, estime par ailleurs que « Deux mois de prison avec sursis sans inscription au casier judiciaire ça veut dire qu’il pourra recommencer… en espérant qu’il ne soit pas filmé».
Le rendez-vous judiciaire n’est cependant pas terminé dans cette affaire. Un autre volet judiciaire sera ouvert, durant lequel le policier pourrait être condamné à verser des indemnités au manifestant qu’il a roué de coups.