Pauvreté en France : l’état des lieux du Secours Catholique
Dans son Rapport statistique 2015 sur le statut de ses bénéficiaires en 2014, le Secours Catholique se fait l'écho d'une situation des ménages les plus pauvres "qui ne s'arrange pas".
Par rapport à l’année précédente, la pauvreté en France n’a pas reculé en 2014. C’est là l’un des enseignements du Rapport statistique 2015 du Secours Catholique-Caritas France, publié en ce jeudi 5 novembre, quant à la situation de ses bénéficiaires en 2014.
L’année passée, le Secours Catholique a accueilli près d’un million de familles (1,425 million). On nous indique que la constitution de ce rapport s’est établie sur l’analyse de 92.483 “situations distinctes”. Chacun des ménages rencontré par les bénévoles ayant ainsi fait l’objet d’un dossier d’accueil dont les éléments “ont servi de base pour ce rapport”.
Rapport statistique 2015 du Secours Catholique : tordre le cou à l’idée reçue de l’assistanat
En 2014, 591.200 ménages en difficulté se sont présentés auprès de l’association, 41% d’entre eux étant des personnes seules et trois quarts appartenant aux 4% des personnes parmi les plus pauvres de la population française. Le directeur de l’action France-Europe du Secours Catholique Laurent Seux relève une situation des inactifs différente de celle que l’on pourrait se faire : “Ce rapport casse une idée fausse largement ancrée dans l’opinion selon laquelle les personnes inactives de moins de 60 ans se complaisent dans l”assistanat’. Nous constatons au contraire dans notre enquête que les personnes en précarité se battent pour s’en sortir.”
Impayés : le gaz et le loyer en tête
Et de préciser son propos par des chiffres : “Parmi celles qui n’ont pas d’emploi et n’en cherchent pas, près de 40 % ne peuvent travailler pour des raisons de santé ou de handicap; 25% sont des étrangers qui n’ont pas le droit de travailler et qui, généralement, travaillent mais de manière informelle. Les autres sont pour la plupart à la retraite ou en préretraite, ou sont des femmes seules avec enfants sans solution de garde.” Ce rapport révèle par ailleurs que “le niveau de vie médian [des personnes rencontrées par le Secours Catholique] a péniblement augmenté de 35 euros [par mois] en quatre ans”, et que la majorité des impayés correspond aux factures de gaz (41,9%) et aux loyers (41,3%), loin devant l’eau (16,5%).