Paris : les foyers pauvres, principales victimes des pics de pollution
Une étude publiée en début de mois révèle que les foyers modestes de Paris sont davantage victimes des pics de pollution que les ménages plus aisés.
Si la pollution s’affiche comme une composante persistante de la ville de Paris, il apparaîtrait que ses pics ne concernent pas l’ensemble de la population parisienne, du moins à un degré égal. Une étude publiée en tout début de mois dans la revue scientifique Plos One révèle ainsi que les ménages aisés de la capitale sont moins touchés par les pics de pollution que les foyers plus modestes.
Denis Zmirou-Navier, professeur de santé publique officiant sur les inégalités de santé liées à des expositions environnementales, a déclaré que cette enquête a été motivée par une précédente étude conduite en Italie. Celle-ci avait indiqué que les Romains aisés étaient les plus ciblés par la pollution atmosphérique, et les habitants moins fortunés de davantage souffrir des pics de pollution : “Ces résultats nous ont intrigués et nous avons souhaité réaliser une enquête similaire à Paris.”
Pics de pollution : les foyers modestes aussi touchés à Rome qu’à Paris ?
On apprend tout d’abord que c’est au sein du centre-ville de Paris que la pollution atmosphérique générée par le trafic routier y apparaît la plus conséquente. Une observation par conséquent similaire à celle enregistrée pour Rome. Et après s’être penchés sur les origines de 79.107 décès enregistrés à Paris chez les plus de 35 ans, les scientifiques de l’Inserm et de l’EHESP ont constaté “une surmortalité dans les catégories les plus défavorisées lors de ces épisodes”.
Des risques de décès cinq fois plus grands
Pour expliquer ce dernier constat, est d’abord évoquée l’exposition prolongée à la pollution pour les foyers modestes. Ces derniers étant ainsi plus susceptibles de la vivre à longueur d’année, à la différence des ménages pouvant davantage se permettre de la quitter en périodes de week-end ou de vacances. Il est également question de la qualité des habitats et de leur ventilation, moindres chez la population modeste. Enfin, en ajoutant à cela un tabagisme plus prononcé et un accès aux soins moins évident, on en arrive à des probabilités de décès plus importants pour cette dernière catégorie. D’après le professeur Zmirou-Navier, “pour ces Parisiens, le risque d’être emporté par un pic de pollution est cinq fois plus élevé que dans la population générale”.