Paris : enfin une évacuation dans le calme et des migrants relogés
Vendredi, plus de 200 migrants réfugiés aux Jardins d’Éole à Paris ont été évacués dans le calme et relogés dans différents centres d’hébergement.
Contrairement à ces dernières semaines, c’est une évacuation dans le calme et sans le concours des forces de l’ordre qui a eu lieu vendredi à Paris. Plus de 200 migrants, qui vivaient dans un campement de fortune aux Jardins d’Éole au nord de Paris, ont été évacués puis relogés dans des centres d’hébergement où ils seront nourris et aidés dans leurs démarches de demande d’asile s’ils le souhaitent.
Une évacuation dans le calme
C’est vers 9h30 que les agents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) accompagnés de traducteurs, d’élus verts et communistes et de membres de l’association France Terre d’asile sont arrivés sur le campement des Jardins d’Éole afin de proposer aux migrants présents des solutions d’hébergement. Pascal Brice, directeur de l’Ofpra, a alors réuni tous les migrants autour de lui pour leur proposer 226 places dans 6 centres d’hébergement dont 5 sont situés à Paris et un à Pantin (Seine-Saint-Denis).
Après avoir expliqué la procédure de relogement aux migrants, originaires pour la plupart d’Érythrée et du Soudan, le président de l’Ofpra leur a laissé quelques minutes pour se concerter. Les migrants ont rapidement accepté la proposition de Pascal Brice et une évacuation dans le calme a été organisée. Contrairement aux tensions des dernières semaines, notamment de l’évacuation qui a eu lieu le 2 juin, cette évacuation s’est faite dans le calme, les forces de l’ordre sont restées en retrait et les migrants ont été conduit dans leurs centres d’hébergement en bus.
Une opération réussie mais critiquée par certains
A la mi-journée, l’opération était réussie, le campement de fortune a été quasiment vidé et Pascal Brice a pu souffler : “Je n’aurais pas parié sur un succès comme celui-ci ce matin. C’est difficile de demander aux gens de se décider aussi rapidement, mais si on ne fait pas ainsi, on ne règle pas les problèmes.”. La coprésidente du groupe écologiste à la mairie de Paris a quant à elle salué cette initiative en soulignant que “C’est vers ce type de procédure qu’il faut aller, de manière structurelle, car cette crise migratoire va durer.”
Cependant, en marge de cette opération, certains militants ont décidé d’organiser une réunion dans les Jardins d’Éole pour dénoncer cette évacuation qu’ils qualifient d'”opération de com du gouvernement” qui n’a “pas laissé le choix aux migrants”. Certains ont eu des mots très forts comme ce jeune homme qui n’a pas mâché ses mots : “Les élus sont de foutus collabos ! Cette opération, c’est de la déportation, on a mis des pistolets sur la tête des gens.” D’autres s’inquiètent du sort qui sera réservé aux migrants au-dessus desquels plane une obligation de quitter le territoire français et qui risquent donc d’être placés en rétention.