Panama Papers : l’Algérie dénonce une “campagne hostile” de la France
Visiblement mécontent de "la campagne hostile" que l'Hexagone mènerait à l'encontre de l'Algérie dans l'affaire des Panama Papers, le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de France à Alger pour s'entretenir avec lui sur le sujet.
Les Panama Papers récemment dévoilés n’en finissent plus d’éclabousser des personnalités de haut rang. Parmi elles, le ministre de l’Industrie algérien Abdeslam Bouchouareb dont l’implication dans une dissimulation d’argent présumée a été révélée par le quotidien français Le Monde.
Une publicité qui n’a visiblement pas du tout été du goût de l’Algérie, comme le rapportent nos confrères du Point. On apprend ainsi, via un communiqué émanant du ministère des Affaires étrangères, que le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a convoqué l’ambassadeur de France à Alger Bernard Emie “au siège du ministère des Affaires étrangères suite à la campagne de presse, hostile à l’Algérie et à ses institutions, menée en France dans différents médias et à travers d’autres activités”.
Algérie : le ministre de l’Industrie cité dans l’affaire des Panama Papers
M. Lamamra, nous dit-on, “a fait valoir le fait que ladite campagne malveillante et fallacieuse – que l’invocation de la liberté de la presse ne saurait aucunement justifier – a atteint son paroxysme avec des manipulations diffamatoires délibérément dirigées contre l’institution présidentielle”.
Et de souligner que “la nécessité morale et politique que des autorités françaises qualifiées marquent clairement leur réprobation de cette campagne qui est incompatible avec la qualité et le niveau des relations algéro-françaises”.
Une visite prochaine de Manuel Valls sous tension ?
Ministre de l’Industrie depuis mai 2014, Abdeslam Bouchouareb aurait eu recours aux services d’une société de domiciliation d’entreprises offshore pour créer la Royal Arrival Corp, une société née en avril 2015 au Panama. D’après Le Monde, la Royal Arrival Corp était chargée de gérer “la gestion d’un portefeuille de valeurs immobilières d’un montant de 700 000 euros, détenu actuellement à titre personnel”.
Créée “à l’initiative” de la Compagnie d’études et de conseil (CEC) “pour gérer son patrimoine privé”, cette société n’aurait cependant “jamais été activée” en ne possédant de plus “aucun compte bancaire”. Des révélations et ses conséquences appelant à compliquer quelque peu la visite imminente du Premier ministre français Manuel Valls à Alger, calée aux 9 et 10 avril 2016.