Paludisme : le parasite vecteur multirésistant aux traitements
Des chercheurs français ont découvert que le parasite responsable de la transmission du paludisme est doté d'une capacité le rendant multirésistant aux traitements.
Hier, le paludisme faisait l’actualité pour une annonce concernant un recul certain de la mortalité liée à la maladie en l’espace de 15 ans. Une nouvelle encourageante qui pourrait néanmoins amener, ne serait-ce qu’inconsciemment, à relâcher à tort la vigilance quant au combat mené depuis de nombreuses années contre l’infection.
Un manquement redouté qui apparaîtrait d’autant plus fâcheux qu’il vient d’être découvert une multirésistance du parasite vecteur du paludisme. Des chercheurs français ont ainsi mené une étude, dont les résultats ont récemment été publiés dans la revue Emerging Infectious Diseases, ayant consisté à une longue exposition (5 ans) in vitro de ces parasites à l’artéminisine. Soit la substance de base de tous les traitements antipaludiques. Quelques parasites ayant développé une significative résistance à la substance ont ensuite été exposés à une dizaine de molécules antipaludiques.
Traitements contre le paludisme : le paludisme peut y échapper grâce à la quiescence
Les scientifiques ont fini par observer une multirésistance aux différents traitements contre le paludisme que ces parasites sont donc capables de développer. Une carapace telle qu’elle permet même au parasite d’être protégé contre des molécules avec lesquelles il pourrait n’être jamais entré en contact auparavant. Et Le Parisien avec AFP de nous rapporter que pour parvenir à passer entre les mailles du filet, l’organisme entre en phase dite de quiescence.
Des tests actuels inefficaces quant à la détection de cette multirésistance
Cette quiescence se traduit par une phase de repos pendant laquelle le parasite peut stopper son développement, et ce durant toute l’exposition aux traitements antipaludiques. Sitôt celle-ci achevée, son mécanisme de développement se remet alors en marche. Les chercheurs précisent cependant que cette multirésistance ne peut être détectée avec les tests actuellement utilisés pour mesurer l’efficacité de médicaments antipaludiques sur le parasite. Rappelons qu’en dépit d’une diminution de 60% des décès liés au paludisme depuis 2000, la maladie continue de tuer 600.000 personnes par an.