“Ouvert la nuit” : la “comédie d’auteur” d’Édouard Baer
Dans "Ouvert la nuit", en salles dès aujourd'hui, Édouard Baer campe un patron de théâtre aux soucis multiples. À cette occasion, le comédien et réalisateur reconnaît qu'il s'agit là d'un "mélange de deux films".
C’est en ce mercredi 11 janvier que sort au cinéma Ouvert la nuit, de et avec Édouard Baer. Ce dernier y incarne Luigi, un patron de théâtre appelé à résoudre, en l’espace d’une nuit, de multiples casse-tête (comédiens mécontents de ne pas être payés, un singe à trouver pour le faire se produire sur scène…). Avec la même finalité attendue, celle de sauver sa salle.
Auprès d’AlloCiné, Édouard Baer reconnaît qu’Ouvert la nuit est “un mélange de deux films. D’abord, je voulais faire quelque chose sur Paris la nuit, et puis les coulisses des spectacles, les expériences qu’on a vécu avec la productrice (qui est aussi la productrice des spectacles qu’on fait). Ce sont des métiers où chaque journée est différente. Il y a un type d’énergie qui monte le soir, et qui redescend. Et puis, j’aime beaucoup Paris la nuit. Je voulais montrer le Paris de ce personnage, qui est ni ringard, ni branché. Il y a des endroits où il aime aller. Et puis, je voulais faire un portrait de personnages qui disparaissent un peu, une forme d’excentricité, de marginalité.”
Édouard Baer : “Ouvert la nuit”, un film qui lui ressemble
Quand on lui dit que ce film est à son image, le réalisateur-comédien acquiesce :
“Oui, c’est ce qu’on appelle des comédies d’auteur. Il y en a en France : les films de [Bruno] Podalydès… C’est un genre que j’aime aussi beaucoup en tant que spectateur, le grand maitre de ça étant Woody Allen évidemment. Je trouve qu’on peut arriver à faire des comédies –c’est à dire vouloir faire rire- tout en restant un peu personnel et un peu sincère ou peut-être sensible. On n’est pas obligé de se formater. Après, les choses vous échappent. Mais c’est agréable quand on sent qu’il y a quelqu’un derrière, comme quand on lit un livre et qu’on sent l’auteur derrière.”
Alain Souchon au générique
Les admirateurs d’Alain Souchon feront d’ailleurs bien de rester devant les crédits de fin, Édouard Baer ayant en effet demandé à l’interprète de Foule sentimentale de signer la chanson de clôture du film :
“Je trouvais que c’était un thème pour lui, Ouvert la nuit. Ça ressemble à l’univers de Souchon. Il m’a dit qu’il ne faisait plus [de musique de films] mais il est quand même venu. On a fait une projection pour lui. Il est venu avec son fils, Pierre. Et puis, en sortant, ça m’a touché, il m’a dit : ‘Allez, je te la fais !’ Je crois que le film lui a bien plu. Je suis allé l’écouter avec ses deux fils en studio, c’était incroyable cette séance d’enregistrement. Il n’y a que Souchon pour dire des phrases comme : ‘On se demande ce que l’on devient, ce qu’on va faire avec le jour qui vient.’ C’est d’une simplicité biblique, et pourtant d’une richesse. Avec des mots de tous les jours, il fait des images très fortes.”