Obésité : vers une taxe unique sur les calories ou la qualité nutritionnelle ?
Le Trésor, qui publie une étude sur le coût socio-économique du surpoids, préconise la taxation selon le "niveau de calories" ou la "qualité nutritionnelle" d'un produit.
Le surpoids et l’obésité coûtent chaque année 20,4 milliards d’euros à la France. Dépenses de santé, productivité en baisse à cause de l’absentéisme pèsent fortement sur l’économie, et c’est le ministère de l’Economie, plus particulièrement la direction générale du Trésor, qui veut prendre les choses à bras-le-corps.
La taxe sur les boissons sucrées a eu peu d’effet
En 2012, la taxe sur les boissons sucrées et édulcorées n’a eu qu’un effet limité, rapportant 400 millions d’euros à la Sécurité sociale en 2014, quand la taxe “Redbull” en rapportait seulement 3 millions la même année (il faut dire que le principal fabricant avait baissé le taux de caféine dans son produit en dessous du seuil d’assujettissement de la taxe).
L’étude en question a détaillé ce chiffre de 20,4 milliards d’euros de coûts supplémentaire à l’économie. En gros, il se compose des dépenses d’assurance-maladie (17 milliards) et des journées non-travaillées (7 milliards). En revanche, l’Etat économise des pensions de retraite (de l’ordre de 7 milliards d’euros) consécutives à une mortalité précoce.
Vers une taxe unique ?
Plutôt que de viser plusieurs produits par diverses taxes, le Trésor pourrait opter pour une seule et même contribution. “Une option intéressante pourrait être de taxer les produits au-delà d’un certain niveau de calories, comme cela a été fait au Mexique à partir de 2014, ou en fonction de leur qualité nutritionnelle”, indique la Direction générale.
Quel devrait être le niveau de cette taxe ? Entre 1% et 8%, elle ne serait pas dissuasive. Mais comment protéger les ménages les moins favorisés des effets d’une taxe aussi conséquente ? Le Trésor indique que “rien n’empêcherait d’adjoindre à cette taxation une mesure de redistribution visant à restaurer leur pouvoir d’achat”.