Obésité : les mineurs ont trop souvent recours à la chirurgie selon la HAS
La Haute Autorité de la Santé tire la sonnette d'alarme sur un recours à la chirurgie jugé trop fréquent pour les mineurs atteints d'obésité.
Le surpoids et l’obésité peuvent se traduire par une accumulation excessive et dangereuse de graisses, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) définissant le surpoids par un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 25 et l’obésité par un IMC égal ou supérieur à 30.
18% des 3-17 ans en France sont en situation de surpoids, et parmi ces jeunes, 3,5% sont obèses. Pour des raisons pouvant être un refus d’assainir son hygiène de vie ou alors une impossibilité de maigrir par des voies dites traditionnelles, 117 mineurs ont eu recours à la chirurgie en 2013 pour perdre du poids.
Chirurgie de l’obésité pour les mineurs : 117 interventions en 2013
Pourtant, comme nous l’indique Pourquoi Docteur ?, ce genre d’intervention n’est pas recommandé pour des patients âgés de moins de 18 ans. Et la Haute Autorité de Santé (HAS) de s’inquiéter d’une progression de ces chirurgies : “ces opérations se multiplient en dehors du cadre des recommandations officielles”.
Pour la HAS, il convient de ne considérer ces solutions qu’en “dernier recours” et uniquement dans les “cas extrêmement sévères”. L’autorité vient d’ailleurs de publier une fiche mémo dont le but “est de définir les situations pour lesquelles une chirurgie bariatrique peut être envisagée chez les moins de 18 ans, ainsi que les modalités de prise en charge et de suivi”.
La fiche mémo de la HAS pour définir les règles
Dans tous les cas où l’adolescent présente “une obésité sévère et complexe” (ne sont donc pas concernés les mineurs étant en surpoids), celui-ci doit être être soumis à une “prise en charge pluriprofessionnelle”, avec un “parcours de soins régulier d’au minimum 1 an”.
Si la chirurgie n’est demandée ni par le patient, ni par le médecin, l’adolescent poursuit sa prise en charge pluriprofessionnelle. Dans la situation contraire, une première réunion de conseil pluridisciplinaire (RCP) a alors lieu, suivie quelques étapes plus tard par une seconde RCP pouvant soit conduire à un retour à la prise en charge pluriprofessionnelle, soit aboutir à une intervention chirurgicale puis à un suivi postopératoire du patient.