Norvège : Facebook censure une photo historique, les journalistes ripostent
Facebook s’est encore une fois illustré en censurant une photo historique publiée par le journal norvégien Aftenposten. Les journalistes ont riposté en demandant à Mark Zuckerberg de faire attention à la manière dont la censure sévit sur le réseau social.
Mise à jour : Facebook a finalement fait machine arrière et a autorisé la publication de l’article et de la photo en question.
Facebook et la nudité, ce n’est pas vraiment une histoire qui roule. Le réseau social a en effet démontré à plusieurs reprises qu’il était plutôt tatillon lorsqu’il s’agissait de censurer des photos qu’il jugeait trop provocantes.
Ainsi, le tableau de l’Origine du Monde de Courbet a été l’objet d’une polémique sur la censure un peu trop facile sur la plateforme. Un artiste allemand s’était également amusé à démontrer l’absurdité des règles de Facebook. Aujourd’hui, c’est l’un des plus grands journaux norvégiens, l’Aftenposten, qui a décidé d’attaquer le réseau social suite à la suppression d’une photo historique connue de tous.
Facebook censure la petite fille brûlée au napalm
L’histoire commence lorsque le quotidien poste la photo de la jeune Vietnamienne nue brûlée au napalm prise en 1972 par le photographe vietnamien Nick Ut Cong Huynh et récompensée par le prix World Press Photo. Une photo publiée dans une série de 7 autres clichés réunis pour illustrer les photos qui sont réputées avoir changé le cours de l’histoire.
Mais Facebook n’a que faire que cette photo soit historique, elle ne respecte pas ses conditions d’utilisation. Le réseau social décide de supprimer l’image et le compte du journaliste Tom Egeland, auteur de l’article en question, lui-aussi supprimé de la plateforme.
Facebook svarer på kritikken: – Vi erkjenner at dette bildet er ikonisk https://t.co/8qvt8Bfsgq Foto:Nick Ut/Scanpix pic.twitter.com/jxVpDtHAEl
— Aftenposten (@Aftenposten) September 9, 2016
Le quotidien répond à Facebook
Cette censure n’est pas de tout passée pour le rédacteur en chef de l’Aftenposten qui a décidé de répondre à Facebook dans une lettre ouverte déplorant le statut de censeur suprême que s’octroie la plateforme. « Je suis en colère, déçu, même effrayé, de ce que vous êtes sur le point de faire à l’un des piliers de notre démocratie » peut-on notamment lire. « Mark, s’il vous plaît, essayez de vous imaginer une nouvelle guerre où des enfants seraient victimes de bombes à canon ou de gaz neurotoxiques. Intercepteriez-vous à nouveau la documentation témoignant de cette cruauté, simplement parce qu’une petite minorité pourrait peut-être être offensée par des images d’enfants nus, ou parce qu’un pédophile quelque part pourrait trouver que l’image est pornographique ? »
La réponse de Facebook n’a pas tardé et le réseau social assume totalement cette censure selon un porte-parole du réseau social interrogé par The Guardian. Ce dernier a déclaré « Même si nous reconnaissons que cette photo est iconique, il est difficile de créer une distinction pour autoriser la photographie d’un enfant nu dans un certain cas, et pas dans d’autres ».
Le débat semble loin d’être clos et rappelons que Facebook compte 1,5 milliard d’utilisateurs à qui il semble donc pouvoir imposer sa propre vision des choses. Rarement un organisme n’avait eu un tel pouvoir entre les mains.