Non, le cerveau des femmes n’est pas différent de celui des hommes
Le cerveau a-t-il un sexe ? Une grande étude américaine s'est attaquée à notre cerveau, et à cette idée fortement répandue selon laquelle les femmes seraient plus sensibles que les hommes.
Les idées reçues ont la vie dure, surtout quand elles ont été forgées par les siècles. Par exemple, celle qui veut que les femmes seraient plus douées de sensibilité, d’empathie, que les hommes. Des études, et vraiment pas si lointaines, sont venues nous apprendre avec conviction que l’hippocampe, zone du cerveau dans laquelle siègent les émotions, serait plus développé parmi la population féminine.
Mais des neurologues de la Rosalind Franklin University of Medicine and Science à Chicago vient d’affirmer le contraire, en balayant les dernières études qui s’appuyaient sur un nombre trop faible d’individus.
Pas de différences entre le cerveaux féminins et masculins
Dans la revue NeuroImage, les scientifiques affirment qu’en différence de taille, cerveau masculin et féminin ne montrent pas de différence. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont passé au crible les conclusions de 76 études impliquant près de 6.000 personnes, cerveaux passés par imagerie médicale en prime. Chez tous ces sujets, la taille de l’hippocampe ne montrait pas de distinction frappante entre hommes et femmes.
De fait, s’il y a variation de taille, elle concerne les individus, mais en aucun cas leur sexe. Le Dr Lise Eliot, dans un communiqué, insiste : “Les différences anatomiques entre les hommes et les femmes sont souvent utilisées pour justifier des préjugés, tels que l’existence d’un ‘cerveau masculin’ et d’un ‘cerveau féminin'”.
Les neurologues mettent en garde contre certaines études
Puis, elle ajoute : “Mais ces études portent sur un nombre très limité de volontaires. Grâce à notre méta-analyse, nous avons constaté que ces différences sont en vérité minimes, voire insignifiantes”. Dès lors, que penser des études des dernières décennies ? “Il faut se méfier de ces pseudo-études scientifiques qui ne se portent que 15 ou 20 volontaires : elles sont souvent trompeuses”, martèle le Dr Eliot, coordinatrice des recherches.
D’autre part, cette vaste étude met à mal une autre idée fausse : le corps calleux, qui joint les deux hémisphères cervicaux, n’est pas plus épais chez les femmes.