Nicolas Sarkozy répond à Mediapart, « C’est un montage, une infamie »
Le journal avait annoncé un dossier explosif, les réactions n’ont pas tardées à résonner dans les couloirs de l’Élysée. Nicolas Sarkozy a donc répondu avec virulence aux propos parus sur le site. Une succession de réaction a ensuite eu lieu.
À quelques jours de la fin du second tour, la note publiée par Mediapart mentionnait l’accord d’un financement douteux pour la précédente campagne électorale du candidat de droite. Invité sur le plateau de canal +, le président sortant a pu donner son impression, « c’est une infamie, c’est une honte qu’on me pose une question pareille ». Nicolas Sarkozy souhaite également clarifier la situation puisque le financement est un dossier récurrent existant depuis plusieurs mois, « ma campagne, elle a été financée par les sous-marins pakistanais, par M. Kadhafi ou par Mme Bettencourt ? ». Le candidat de droite fait ainsi allusion à toutes les situations qu’on a pu lui reprocher pendant son quinquennat. Il attaque ensuite le journal notamment en le qualifiant « d’officine », et habitué du « mensonge », il n’en fallait pas moins pour lancer le combat et susciter de vives réactions de chaque partie.
Cette histoire déchaine les passions, de nombreux intervenants dans le domaine de la politique ont pu exprimer leur ressenti. Le parti de gauche avait ainsi demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire selon les propos de Delphine Batho. Le porte-parole du candidat socialiste avait également signifié une nécessité d’apporter des explications de la part de Nicolas Sarkozy. François Fillon, l’actuel premier ministre a souhaité apporter son soutien en évoquant « un document faux, en tout cas impossible à authentifier ». Une couche supplémentaire est ajoutée au niveau des accusations face à Mediapart, il traite le journal « d’officine financée par de riches amis de François Hollande ». La balle est lancée et c’est au tour d’Edwy Plenel, le fondateur de Mediapart de répondre en indiquant que « c’est un journal animé par des journalistes professionnels », dont les actionnaires, « sont des journalistes fondateurs ». Il évoque également la mise en place d’une enquête d’une dizaine de mois en vue de vérifier la fiabilité des preuves, tous les propos sont ainsi maintenus.
Le match n’est pas encore terminé puisque c’est au tour de Bachir Saleh d’exprimer son ressenti sur cette fameuse réunion datant du 10 décembre 2006. L’homme dispose aujourd’hui d’un titre de séjour provisoire selon les sources du Canard enchainé. Il dément donc toute participation à cet acte et souhaite émettre des doutes sur la véracité du document. Edwy Plenel juge les propos contradictoires notamment avec ceux prononcés par Ziad Takieddine. Ce dernier mis en cause dans le dossier Karachi a déclaré qu’il n’avait pas assisté à cette réunion, mais « elle a pu avoir lieu ».
Nicolas Sarkozy est donc conscient que tout ce tapage depuis quelques jours est en faveur de la gauche, il met directement en cause le parti socialiste. A priori, le match n’est pas encore terminé, qui sera le prochain à s’exprimer ?