Nestlé pousse un coup de gueule contre les distributeurs
Le PDG de Nestlé France, Richard Girardot alerte les autorités sur les difficiles relations entre les industriels et les grandes enseignes.
Dans un entretien pour le Figaro à paraitre mardi, Richard Girardot PDG de Nestlé France est monté au créneau contre les enseignes de grandes distributions. Selon lui, les exigences des enseignes sont de plus en plus directives et étouffantes pour les industriels.”Jusqu’ici, aucun industriel n’osait sortir du bois par crainte que ses produits soient déréférencés, une mesure de rétorsion classique des distributeurs“, fait remarquer Le Figaro.
Le PDG de Nestlé France pointe notamment du doigt les « marges écrasées » mais aussi les exigences des distributeurs avec des situations où « le commercial se retrouve à 23 heures à attendre dans un box, soumis à une pression digne d’une garde à vue ».
Nestlé s’interroge sur le rôle de la DGCCRF
Outre sa soufflante envers les enseignes, le PDG de Nestlé France souhaite que la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) fasse son travail de « gendarme » et rappelle que l’Autorité de la concurrence ne s’est toujours pas prononcée concernant les rapprochements entre grandes enseignes comme Auchan/Système U et Casino/Intermarché sous forme de centrales d’achat.
« Cela fait sept mois que les premiers rapprochements entre centrales d’achat ont été annoncés et l’Autorité n’a toujours pas rendu sa décision sur le sujet, laissant passer la période cruciale des négociations tarifaires annuelles » déplore Richard Girardot.
Nestlé France pourrait supprimer des postes
Richard Girardot aimerait donc une meilleure régulation des prix «Nous avons écrasé nos marges pour continuer d’être référencés chez les distributeurs qui sont revenus nous mettre la pression toute l’année» explique-t-il, mais souligne que dans le même temps, « ils ont augmenté les prix des produits vendus sous leurs propres marques ».
Une guerre des prix qui pourrait avoir de sérieuses conséquences pour Nestlé France qui « risque du coup d’avoir à supprimer des postes » conclut-il.