Naufrage de migrants : l’extrême détresse des rescapés
Le directeur de la Croix Rouge italienne, Fransesco Rocca, fut l'une des premières personnes à accueillir les migrants rescapés du naufrage ayant entraîné, dimanche, la mort de 800 personnes.
Accompagné de médiateurs, traducteurs et psychologues, le directeur de la Croix Rouge italienne fut l’un des premiers à monter à bord du bâtiment des gardes-côtes afin d’expliquer aux migrants survivants la manière dont ils allaient être pris en charge par la suite.
L’homme a raconté à RFI “l’extrême désolation” qu’il a pu constater sur les visages de ces miraculés, en lieu et place de la joie d’être en vie qu’il y voit généralement dans pareille situation.
“On percevait vraiment le traumatisme du survivant. Ces regards perdus, honnêtement, m’ont touché. Dans quelques échanges que j’ai eus, avec l’un d’entre eux notamment, l’homme insistait sur le fait qu’il était le seul à avoir survécu d’un groupe d’une centaine de Gambiens qui se trouvaient sur ce bateau”, a-t-il confié.
Persécutions avant même de monter à bord
Le directeur de l’organisation a également tenu à rappeler les traumatisme vécus par ces migrants avant même leur montée à bord. Chaos politiques, et persécutions subies en Libye, dans un pays où les migrants sont devenus des marchandises exploitables.
A ceci s’ajoute le fait d’avoir vu des centaines de compagnons d’infortune mourir, ou de les savoir morts. Lorsqu’il ne s’agit pas de membres de leur propre famille.
Misère écologique
Outre les persécutions ou les conflits, pour les Libyens, Syriens ou encore Somaliens, les migrants fuient aussi généralement la misère économique, mais également, et de plus en plus, écologique, qui survient en Afrique Subsaharienne, comme l’a rappelé Ségolène Royal au micro de RFI :
“La question climatique renforce les risques de toutes ces migrations, parce qu’on parle maintenant de migrations climatiques, c’est-à-dire de populations qui fuient l’avancée des déserts, qui fuient la raréfaction de l’eau potable, qui suivent la déforestation aussi”.