Mort du militant à Sivens : la famille porte plainte pour homicide volontaire
Après la mort d'un militant sur le site du barrage contesté de Sivens, la famille va porter plainte pour homicide volontaire.
Ce weekend, Rémi Fraisse mourait sur le site du projet barrage à Sivens, dans le Tarn. Son corps avait été découvert dans la nuit de samedi à dimanche quelques heures après des échauffourées entre militants et forces de l’ordre. Lundi, le procureur d’Albi présentait les conclusions de l’autopsie, celle-ci révélant une “plaie importante située en haut du dos a été causée, selon toute vraisemblance, par une explosion”.
Aujourd’hui, l’avocat de la famille de la victime, Me Alimi, privilégie la thèse d’un “tir d’arme”, et considère affligeant le fait qu’aucune information judiciaire n’ait été ouverte : “Je m’oriente plutôt vers un tir d’arme, un projectile, flash-ball, grenade, à tir tendu, assez proche, pendant une charge des gendarmes mobiles”. Il a également indiqué qu’une plaine pour “homicide volontaire par une ou plusieurs personnes dépositaires de l’autorité publique” allait être déposée dans le courant de la matinée.
Sivens : Cécile Duflot demande une commission d’enquête
Ce matin, la députée EELV Cécile Duflot était l’invitée de France Info, et n’a pas caché sa colère à propos de cette affaire : “Depuis 48h aucun membre de ce gouvernement qui avait fait de la jeunesse une priorité ne s’est exprimé pour présenter ses condoléances, pour dire qu’il regrettait ce qui s’est passé face à une situation intolérable et qui va finir par être une tache indélébile sur l’action du gouvernement”. L’ancienne ministre du Logement va “proposer à (ses) camarades écologistes une commission d’enquête parlementaire sur la manière dont ce dossier a été géré depuis le début du mois de septembre, parce qu’on aboutit à la mort d’un jeune homme. C’est inacceptable, c’est très, très grave”.
La mort de Rémi Fraisse attise par ailleurs les clivages politiques. François Fillon déplore “la mort d’un homme qui se bat pour ses idées”. “Ceux qui font de la violence politique une arme désormais systématique” contre des projets ont “leur part de responsabilité (…) je mets en cause en particulier les Verts“, a-t-il ajouté sur Europe1.
Mais les clivages à l’intérieur de la gauche sont aussi ravivés. Delphine Batho, ancienne ministre PS de l’Environnement, réclame une saisine du Défenseur des droits, pouvant être appelé quand une “victime ou témoin, sur le territoire de la République, de faits qui constituent un manquement à la déontologie par des personnes exerçant des activités de sécurité”.