Mort d’Isabelle Dinoire : Emmanuel Hirsch regrette l’absence d’hommage
Près de cinq mois après le décès d'Isabelle Dinoire, première greffée au monde du visage, le spécialiste de l'éthique médicale Emmanuel Hirsch regrette qu'aucun hommage n'ait été rendu à cette femme.
Mardi, le CHU d’Amiens avait annoncé le décès, survenu en avril dernier, d’Isabelle Dinoire, la première bénéficiaire au monde d’une greffe de visage. Après avoir, dans un premier temps, précisé que cette femme s’était éteinte des suites d’une “longue maladie”, l’établissement aura ensuite révélé qu’“au printemps 2016, lors de bilans mensuels, a été révélée une récidive d’une tumeur maligne opérée à l’été 2015, cette fois malheureusement hors de toute ressource thérapeutique”.
Le lendemain de l’annonce de sa mort, le spécialiste de l’éthique médical Emmanuel Hirsch signait une tribune dans le Huffington Post dans laquelle il semblait déplorer le peu de considération observé envers Isabelle Dinoire et sa disparition.
E. Hirsch “consterné” autour de la mort d’Isabelle Dinoire
Il s’est ensuite insurgé auprès du Figaro que l’équipe médicale n’ait pas communiqué sur cette mort. Et d’ajouter :
“Mais ce qui s’ajoute à ma consternation, c’est que l’un des chirurgiens, l’a justifié par son choix de réserver sa communication à une revue scientifique internationale. Je comprends son souci de publier les résultats d’une expérimentation chirurgicale utiles à la recherche, mais cela ne l’exonère pas de devoirs à l’égard de la société, prise à témoin d’un événement qu’il avait souhaité rendre public lorsque la greffe a été réalisée. Qu’il soit conséquent. Dès lors que son équipe a opté, au mépris des bonnes pratiques, pour une communication sans entrave, il se devait d’assumer ses responsabilités jusqu’au bout.”
Absence d’hommage : “profondément regrettable”
Plus loin, Emmanuel Hirsch regrette l’absence d’hommage à la première greffée du visage au monde : “Il est profondément regrettable qu’aucun hommage n’ait été rendu à Isabelle Dinoire après l’annonce fortuite de sa mort, près de cinq mois plus tard. L’équipe médicale qui a réalisé la greffe n’a pas estimé opportun de lui témoigner publiquement la moindre considération. Il en est de même de personnalités politiques si souvent aux avant-postes pour témoigner de leur compassion. Autant je comprends qu’en avril la famille ait pu souhaiter des obsèques privées, autant cette dissimulation de l’information interroge.”