Mort d’Aylan : quatre ans de prison pour deux passeurs syriens
Vendredi, la justice turque a condamné deux passeurs syriens à quatre ans de prison, les prévenus ayant ainsi été déclarés coupables dans le naufrage d'un bateau de réfugiés, en septembre dernier, qui aura notamment causé la mort du petit Aylan.
Le 11 février dernier s’ouvrait le procès de deux passeurs syriens présumés jugés après le naufrage d’un bateau de réfugiés en septembre 2015. Un drame qui aura conduit à la mort de cinq passagers de l’embarcation, incluant une mère de famille et ses fils de 5 et 3 ans. La mort d’Aylan, le plus jeune des enfants, était depuis devenue le symbole planétaire du drame des migrants.
Les prévenus, rappelons-le, risquaient jusqu’à trente-cinq ans d’emprisonnement. Vendredi, le tribunal de Bodrum (sud-ouest de la Turquie) a rendu son verdict dans cette affaire : Muwafaka A.et Asem A. ont ainsi été reconnus coupables de “trafic d’immigrants” et condamnés à quatre ans et deux mois de prison.
Passeurs syriens : partiellement acquittés dans l’affaire de la mort d’Aylan
Citant l’agence de presse Dogan, nos confrères du Parisien ajoutent que les deux passeurs syriens ont cependant été acquittés des charges de “négligences délibérées ayant entraîné la mort” qui pesaient également sur eux. Durant leur procès le mois dernier, les deux hommes avaient nié leur responsabilité dans le naufrage du bateau, la rejetant plutôt sur Abdullah K., père du petit Aylan.
Le père de l’enfant accusé par les prévenus
L’un des prévenus aura ainsi déclaré que “le vrai criminel, l’organisateur, c’est Abdullah [K.] qui est devenu un héros à la télévision mais n’est même pas venu témoigner”. Il convient cependant de préciser que le père de l’enfant était lui aussi jugé par le même tribunal pour avoir “utilisé” le bateau ayant fait naufrage. Les poursuites lancées contre lui pour ce motif seront toutefois abandonnées. L’homme, vivant partiellement au Kurdistan irakien, était accusé d’avoir été l’organisateur de la traversée clandestine de la mer Egée. Des accusations qu’Adbullah K. n’aura d’ailleurs eu de cesser de nier. Officiellement, la Turquie a accueilli sur son sol environ 2,7 millions de Syriens et 300.000 Irakiens, lesquels ont quitté leur pays en guerre pour rejoindre Ankara, l’un des points de départ majeurs des réfugiés désirant s’établir sur le Vieux Continent.