Rayonnements cosmiques : plus de troubles cardiovasculaires chez les astronautes d’Apollo
Une étude révèle que le taux de décès par maladies cardiovasculaires est quatre à cinq fois plus haut chez les astronautes ayant voyagé loin, que les autres.
Une étude américaine dont la revue Nature se fait l’écho indique que les astronautes qui ont participé aux missions Apollo voient leur risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire multiplié par 4 ou 5 par rapport aux autres. C’est-à-dire, ceux qui ne sont partis qu’en orbite basse, ou tout simplement n’ayant jamais quitté la Terre.
En cause, les rayonnements cosmiques, dont les effets sur le corps humain sont encore mal connus, à quelques années de l’envoi de missions habitées vers Mars.
Une étude basée sur 24 astronautes
Entre 1969 et 1972, ce sont 11 missions habitées qui sont parties de notre plancher des caches en direction de la Lune. Parmi les 32 astronautes choisis, 24 ont tourné autour de la Lune, c’est-à-dire en ayant subi des rayonnements cosmiques.
Les scientifiques expliquent : “Durant les voyages interplanétaires, les astronautes sont exposés à de nombreuses sources de radiation, y compris les rayons cosmiques galactiques, les particules solaires, et peuvent être piégés par les rayonnements de la ceinture de Van Allen”.
En clair, le taux de décès par maladies cardiovasculaires est 4 à 5 fois supérieur (43%) chez les astronautes ayant voyagé dans l’espace lointain, que chez ceux ayant uniquement volé en orbite basse (11%) ou n’ayant jamais quitté la Terre (9%). 8 de ces 24 astronautes sont morts à ce jour.
Les rayonnements cosmiques, un danger encore méconnu
Une fois en-dehors de la protection offerte par la magnétosphère, il semblerait donc que le coeur soit en danger sur le long terme. Le Pr. Michael Delp, un des auteurs de l’étude et chercheur de l’Université d’Etat de Floride précise que celle-ci “nous donne un premier aperçu de l’impact négatif que ces radiations peuvent avoir sur les hommes”.
Comment, à l’aube de missions spatiales habitées en direction de Mars, protéger les hommes qui y participeront ? Il conviendra de développer la technologie liée aux combinaisons spatiales, qui devront savoir faire face au mieux à ces radiations. Mais comme l’a confié l’ancien Jeff Hoffman au Guardian britannique, “Nous ne pouvons pas nous protéger du rayonnement cosmique, pas avec nos capacités actuelles”. Il indique donc qu’il faudra “se rendre sur Mars le plus rapidement possible”. Et ça, c’est encore une autre paire de manches.