Minsk : pour Porochenko, des “conditions inacceptables” des Russes
Il n'y a "pas encore de bonnes nouvelles" au sommet de Minsk pour trouver un accord de paix en Ukraine.
Depuis le mercredi 11 janvier sont réunis à Minsk en Biélorussie, François Hollande, Angela Merkel, Petro Porochenko et Vladimir Poutine. Entouré des chefs d’Etat français et allemand, les dirigeants ukrainien et russe vont tenter de trouver un accord de paix pour faire cesser le conflit qui sévit depuis 10 mois dans l’Est de l’Ukraine.
Mais il n’y a “pas encore de bonnes nouvelles” concernant les négociations à Minsk a annoncé à l’AFP le chef d’Etat ukrainien Petro Porochenko.
“Malheureusement, il n’y a pas encore de bonnes nouvelles. Pour l’instant, il n’y a aucune nouvelle. L’espoir existe toujours“, a-t-il expliqué à l’AFP, pendant une pause des négociations, qui ont repris après quelques minutes d’interruption.
“Il y a des conditions que je considère comme inacceptables“, a expliqué le président ukrainien, ajoutant ne pas savoir si un accord de paix serait signé.
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5.300 morts dans l’Est de l’Ukraine
“Angela Merkel et le président François Hollande nous aident beaucoup“, a salué M. Porochenko, estimant que “la situation est très difficile“, alors que les quatre dirigeants ont passé une nuit blanche à négocier pied à pied le document qui vise à mettre fin à dix mois de guerre qui ont fait plus de 5.300 morts dans cette ex-république soviétique.
Selon une source diplomatique, un “espoir” existe concernant la signature sous peu d’un accord par le Groupe de contact, constitué de représentants russes, ukrainiens et de l’OSCE, qui négocie avec les séparatistes prorusses, réuni en parrallèle à Minsk.
Cet accord porterait “sur la mise en oeuvre concrète de l’accord de Minsk du 5 septembre“, a précisé la source. Resté pour l’essentiel lettre morte, le “protocole” de cessez-le-feu signé le 5 septembre à Minsk, développé par un mémorandum du 19 septembre, est jusqu’à présent le seul accord signé par toutes les parties pour tenter de régler le conflit.
Sur le terrain, deux soldats ukrainiens ont été tués au cours des dernières 24 heures dans l’est du pays, a annoncé un porte-parole de l’armée ukrainienne. “Conséquence des combats et des bombardements, l’Ukraine a perdu deux hommes et 21 ont été blessés“, a déclaré au cours d’une conférence de presse Vladislav Selezniov.
Dans le fief séparatiste de Donetsk, sept civils ont par ailleurs été tués et 14 blessés au cours des dernières 24 heures, selon les autorités locales.
Parmi les victimes, un passant a été tué mercredi soir dans des tirs d’artillerie qui ont touché un hôpital, a déclaré à l’AFP une porte-parole du gouvernement rebelle, Iouliana Bedilo, précisant que le tir n’avait “pas fait de victimes à l’intérieur de l’hôpital“.
Les tirs d’artillerie et de lance-roquettes multiples Grad n’ont pas cessé de la nuit, essentiellement à partir des zones contrôlées par les rebelles, a constaté un journaliste de l’AFP.
Par ailleurs, le Fonds monétaire international propose à l’Ukraine, dont l’économie frôle la faillite, un nouveau prêt en échange de réformes, qui s’élève à 17,5 milliards de dollars (15,5 milliards d’euros) sur quatre ans, a annoncé jeudi sa directrice Christine Lagarde. L’accord trouvé à Kiev doit encore recevoir l’aval du conseil d’administration du FMI, “j’espère (…) avant la fin février”, a indiqué Mme Lagarde lors d’un point de presse à Bruxelles.