Paris : une nouvelle évacuation musclée de migrants, et toujours aucune solution
Des CRS ont évacué lundi de nombreux migrants installés sur une esplanade du 18e arrondissement de Paris. Une évacuation musclée sur fond de violences policières.
Lundi 8 juin, c’est un nouveau rassemblement de migrants qui a été évacué par les CRS dans le 18e arrondissement de Paris. La majorité des migrants provenaient de l’ancien camp du boulevard de La Chapelle qui avait été démantelé le 2 juin. La scène a duré deux heures et a été particulièrement violente.
A Paris, une évacuation musclée
Le 2 juin ce sont 350 migrants qui ont été évacués du camp de La Chapelle avec pour promesse : une solution d’hébergement pour tous. Seulement voilà, de nombreux migrants se trouvent toujours dans la rue. Plusieurs dizaines de demandeurs d’asile s’étaient donc réfugiés depuis 3 jours près de la halle Pajol dans le 18e.
Lundi, les CRS ont reçu l’ordre d’évacuer ce camp provisoire et c’est vers 14 heures qu’ils sont arrivés sur les lieux. Sur place, de nombreux militants de défense des droits de l’Homme, des riverains et des élus locaux ont formé une chaîne humaine pour protéger les migrants. Les forces de l’ordre ont donc commencé à utiliser des gaz lacrymogènes et ont employé la force pour interpeller de nombreux migrants.
Les personnes présentes sur place ont été choquées par la violence de l’intervention comme Hugo Touzet, élu du 18e arrondissement : “Voilà la réponse du gouvernement à la situation de crise qui était là… On envoie des cars de CRS, on tape sur les élus qui faisaient un cordon pour empêcher que les migrants se fassent expulser”. Suite à la violence des faits, quelques migrants ont dû être transportés à l’hôpital. 84 demandeurs d’asile ont été conduits au commissariat.
Toujours pas de solution d’hébergement
Les pouvoirs publics avaient promis de trouver des solutions d’hébergement pour tous les migrants évacués le 2 juin du camp de La Chapelle, mais selon les militants associatifs aucune solution n’a encore été proposée et la majorité des migrants sont toujours à la rue.
La préfecture dément ces propos et affirme qu’aucun des migrants évacués n’a souhaité bénéficier des logements proposés et qu’ils n’auraient pas non plus voulu engager de procédure de régularisation. Selon Jean-François Carenco, préfet de Paris et d’Île-de-France, lorsque des logements sont proposés aux migrants ceux-ci “disent non, on ne veut pas être accueillis, on veut juste être là”.