Migrants : le projet européen de quotas divise l’UE
La Commission européenne propose ce jour un plan d'action visant à la prise en charge des migrants. Mais les quotas imposés par pays sont loin de faire l'unanimité.
La Commission européenne dévoile mercredi son plan d’actions visant à la prise en charge des migrants au sein de l’Union européenne. Le projet vise à délester l’Italie et la Grèce de l’arrivée croissante de réfugiés sur leur territoire.
Pour autant, l’idée de quotas par pays est loin d’être acceptée par tous les pays membres.
Accueil des migrants : des dérogations qui posent problème
Grande-Bretagne, Irlande, Danemark. Il se trouve que ces trois nations européennes ont une option de retrait en ce qui concerne l’asile et l’immigration. Dès lors, la redistribution de l’accueil des réfugiés pour ces pays pourrait être effectuée, mais sur la base du volontariat. Selon une source européenne, qui s’est confiée à l’Afp, cette option n’est pas rétroactive : “Ces trois pays ont un “opt out” (une option de retrait), c’est comme ça et il n’est pas possible de revenir sur cela”.
Londres a déjà fait savoir par voie de communiqué son souhait de ne pas y participer : “Nous ne participerons pas à une réglementation qui imposerait un système contraignant de redistribution ou de relocation”, déclare le ministère de l’Intérieur.
Vendredi, le premier Ministre hongrois Viktor Hoban allait plus loin en déclarant que “L’idée européenne que quelqu’un puisse laisser des réfugiés pénétrer dans son pays pour ensuite les ‘redistribuer’ dans d’autres Etats membres n’est pas équitable, elle est folle”.
Jean-Claude Junker favorable à des quotas imposés
En 2014, 15 pays européens ont accueilli quelque 36.000 réfugiés syriens, toujours sur la base du volontariat. Le principe des quotas demandé par l’Italie, a été favorablement accueilli par l’Allemagne et la France mais ni l’un ni l’autre ne s’est arrêté sur le caractère obligatoire de l’accueil pour tous les pays membres.
Pour le président de la Commission européenne Jean-Claude Junker, la réaction est impérative : “On ne peut pas laisser aux seuls soins des seuls Etats membres directement concernés la gestion de la relocalisation des réfugiés. Il s’agit de solidarité partagée”. Le plan d’action est-il déjà en péril, avant même sa présentation ? Place aux négociations.